L’éternel guitariste de Genesis, et en son nom propre à la tête d’une immense discographie de trois dizaines d’albums studios, nous avait laissé en fin 2021 sur le très éclectique et électrique Surrender Of Silence, qui succédait au très acoustique Under A Mediterranean Sky. Le dernier en date, The Circus And The Nightwale, est un album concept de pas moins de treize morceaux, les superstitieux apprécieront ! Une première écoute confirme l’éclectisme de ce nouvel ouvrage et son mélange de styles musicaux, le son unique et aisément identifiable de Steve aux cordes, et toujours cette pointe d’excentricité portée au rang d’art par les Anglais ! Côté musiciens, comme toujours, il y a de quoi faire : Roger King (claviers), Rob Townsend (sax), Jonas Reingold (basse), Nad Sylvan (chant), Craig Blundell (batterie) et Amanda Lehmann (chant), Nick D’Virgilio (batterie), … et bien sûr son frère John à la flûte. Tout cela reste très proche du line-up du précédent album.
Bruitages divers et variés, voix, bébé qui crie, train à vapeur qui démarre et siffle … bref une ambiance plutôt industrielle d’une Angleterre industrieuse nous cueille dans « People Of The Smoke », qui mélange riffs lourds et chant en duo. En quelques minutes Steve nous brosse un morceau fortement contrasté, typique de son style. Le très court « These Passing Clouds » permet d’entendre le chant caractéristique de la guitare, je dis bien chant tant le lyrisme l’emporte ici. « Taking You Down » … difficile de faire mieux coller la musique au texte que ce rock désabusé chanté par Nad Sylvan. On enchaine et alors qu’on s’imagine une pièce à la guitare acoustique dont Steve émaille ses albums, « Found And Lost » devient une ballade bluesy élégamment rythmée par la basse.
Nouvelle scène de ce véritable film musical, « Enter The Ring » avec sa note de basse tenue et ses superbes chœurs, crée momentanément une ambiance plutôt apaisée …qui ne dure guère et on prend de la vitesse, avant de terminer en véritable musique de cirque. «Get Me Out» alterne à nouveau riffs puissants et passages chantés apaisés, jusqu’à l’entrée d’une guitare véritablement délirante, dont on admirera une fois de plus l’étonnant lyrisme. « Ghost Moon And Living Love » offre une longue respiration sous forme d’une mini épopée qui est un excellent résumé de l’art varié de Steve Hackett. Le contraste entre son chant plutôt calme et neutre, et son jeu de guitare dont il tire des sonorités extrêmement expressives, est extrêmement intéressant.
« Circus Inferno » nous amène une saveur toute orientale avec son intro au tar et les harmonies typiques du genre. Deux courts intermèdes, le véloce « Breakout » et l’étrange « At The Sea », assurent la transition vers « Into The Nightwhale » dont la musique évoque tour à tour la puissance du cétacé et une certaine douceur. Cette deuxième partie du morceau, clairement porteuse d’optimisme, enchaine sans transition sur « Wherever You Are » qui prolonge et amplifie cet optimisme. « White Dove », dans la plus pure tradition acoustique hacketienne, est une conclusion pleine d’émotion retenue. Voilà de la bien belle guitare classique !
Je vous invite à découvrir ces vidéos Youtube dans lesquelles Steve analyse et explique un à un tous les morceaux de l’album.
Que dire de plus de The Circus And The Nightwhale (*), si ce n’est qu’il m’a remis dans les oreilles les premiers albums de ce musicien hors normes, avec ses sonorités et tournures musicales qui n’appartiennent qu’à lui !
(*) https://insideoutmusic.bandcamp.com/album/the-circus-and-the-nightwhale-24-bit-hd
Formation du groupe
Steve Hackett : guitares électriques et acoustiques, 12 cordes, mandoline, harmonica, percussions, basse, chant (1-13) - Craig Blundell : batterie (3,5,6,7,12) - Hugo Degenhardt : batterie (9) - Benedict Fenner : claviers (7,9) - John Hackett : flûte (5) - Roger King : claviers, programmation et arrangements orchestraux (1-13) - Amanda Lehmann : chant (1,5,7,8,12 ) - Malik Mansurov : tar (8) - Jonas Reingold : basse (1,3,6,12) - Nad Sylvan : chant (3) - Rob Townsend : sax ténor, sifflet (3,8) - Nick D'Virgilio : batterie (1)
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