Il Velo Dei Riflessi

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(4.5 sur 5) / AMS Records
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Rock Progressif Rock Symphonique

La barrière de la langue, c’est terrible, j’ai toujours hésité à chroniquer un album autre que ceux chantés en anglais ou en français, l’italien ça n’a jamais été mon fort. Mais à l’écoute de l’album de Quel Che Disse Il Tuono, je me suis dit, pourquoi pas ! Il y a cinq longs morceaux et très peu de paroles, le livret du CD est clair et détaillé, donc je me lance. Le groupe est composé de Francesca Zanetta guitariste, Niccolo Gallani (Cellar Noise) – claviers, flûte, Roberto Bernasconi basse, chant et Alessio Del Ben batterie, claviers.

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L’album « Il Velo Dei Riflessi » a été composé à partir de matériel totalement nouveau. Le groupe revendique de saines influences : ‘le rock progressif symphonique du début des années 70; nous aimons la scène italienne mais bien sûr aussi des groupes comme Yes, Genesis, King Crimson, Gentle Giant, Camel et Pink Floyd: Tous ont eu un impact profond sur nos parcours musicaux’. Effectivement le titre « Il Paradigma Dello Specchio » qui ouvre les hostilités est un condensé à lui seul de la musique progressive telle qu’un bon nombre d’amateurs la conçoive. Un raccourci sur plus de neuf minutes de quarante années de prog, rien que ça, Quel Che Disse Il Tuono nous en fait revivre les meilleurs moments. Longue intro à la Floyd, des interventions aux claviers que ne renieraient pas Rick Wakeman, une emphase symphonique dans le registre de P.FM. sur une mélodie qui vous caresse les oreilles. La part belle est laissée à la musique, le chant en italien ne venant ponctué que de temps en temps les parties instrumentales.

Et ça continue de plus belle avec « Figlio Dell’Uomo », superbe entrée en matière instrumentale, ils sont doués les bougres ! Une première partie planante et langoureuse où le leitmotiv musical vous anesthésie le cervelet, puis ça repart sur une phase plus énergique propice aux déploiements de chaque instruments dans un progressif légèrement débridé et aventureux, il y a incontestablement du King Crimson dans l’air ! les 9:23 minutes de cette plage passe en un rien de temps et on en redemande, ça tombe bien voila qu’arrive : « Chi Ti Cammina Accanto ? » et rebelote, mais dans un cadre plus serein et calme, genre Camel, la flûte aidant à la ressemblance, la musique se fait plus discrète, laissant une place plus importante au chant sauf sur le majestueux final. L’épique « Il Bastone e Il Serpente » adore s’aventurer dans des méandres alambiqués où tout ne s’emboîte pas forcément à la première écoute. Il m’a fallu plusieurs fois y revenir pour assimiler et enfin apprécier à sa juste valeur cette riche composition.

Cinquième et dernière piste qui frôle les quatorze minutes, « Loro Sono Me » hérite d’une entrée digne de Deep Purple, mais je vous rassure le prog reprend bien vite le dessus. Un titre qui ne fait pas toujours dans la dentelle et doit autant son empreinte musicale à des formations comme Hatfield and the North ou même Henry Cow pour leurs penchants expérimentaux qu’à Gentle Giant pour ses compositions qui exprimaient toujours la même volonté, aller plus loin, et défricher un genre nouveau. Quelques égarements grandiloquents, que l’on peut regretter, viennent ternir quelque peu cette fresque intemporelle, mais au vu de la qualité de l’ensemble l’on peu facilement le pardonner.

En conclusion, tout mélomane féru de rock progressif trouvera, à n’en pas douter, en ce « Il Velo Dei Riflessi » un complément indispensable à sa discothèque !

Formation du groupe

Francesca Zanetta (Unreal City) - guitares - Niccolo Gallani (Cellar Noise) - claviers, flûte - Roberto Bernasconi - basse, chant principal - Alessio Del Ben - batterie, claviers

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