Transist

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(4.1 sur 5) / Autoproduction
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Heavy Rock Rock Progressif

Paradigm Blue, un bien joli nom désignant un trio de musiciens de Raleigh en Caroline du Nord qui sort un deuxième album après un long hiatus de près de 20 ans ! Et oui, « Liquideyes » date de 2002 … Comme souvent je découvre « Transist » en surfant à droite et à gauche et je parcours rapidement pour voir si ça accroche ou pas (la méthode est discutable j’en conviens …). Si vous lisez ces quelques lignes, c’est que ça a accroché !

Un son à la Rush, un prog-rock direct à l’américaine avec un style qui me rappelle les débuts de Boston ou de Foreigner, bref un condensé de musique optimiste ! D’ailleurs ça n’est pas la première piste qui me démentira puisqu’elle est justement sous-titrée « The Optimist ». Il s’agit du premier volet du triptyque « Difference Engine », et le moins qu’on puisse dire c’est que la musique combine efficacement puissance et mélodie. Les quelques notes d’intro à la guitare électrique seule amènent rapidement sur un hard rock avec des vocaux particulièrement clairs. Le côté hard-rock reste très présent dans le deuxième volet « Zero One » avec son intéressant mid-tempo et une toute fin totalement apaisée (en forme de choral aux claviers). On enchaine en douceur sur le dernier volet « Determinant » qui prend un plus d’une minute à monter dans les tours et qui me rappelle les bons moments d’Aerosmith ou de Grand Funk (toute ma jeunesse !), pour en citer deux qui me viennent en tête.

Ce son hard rock américain se retrouve encore dans l’excellent « Bravo Sierra », qui nous compte à 100 à l’heure (seulement !) l’histoire d’une jeune femme désirant aller plus vite que la lumière, ce qui est ambitieux mais n’est de toute façon possible que dans des conditions très particulières, et certainement pas pour les humains ou les objets du quotidien. Le rythme s’accélère encore pour le court instrumental et très volontaire « Perihelion » qui met en scène le claviériste américain Derek Sherinian (Dream Theater, Sons Of Appolo entre autres).

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Nous voici arrivés au pied de l’imposante suite « Möbius Trip », un space opera d’une heure en neuf parties et dans laquelle, sans renier son style de base, « Paradigm Blue » étoffe son univers musical vers des horizons plus progressifs à la Dream Theater, Rush(*) ou Spock’s Beard. Il ne vous aura évidemment pas échappé que le titre évoque la célèbre Bande de Möbius (Möbius Strip) qu’on apprend à réaliser à l’école avec une simple bande de papier, des ciseaux et un bout de scotch ! Et si justement vous êtes amenés à vous promener sur une bande Möbius (qui ne possède qu’une seule face continue), vous reviendrez invariablement à votre point départ, après avoir eu la tête en bas. La 1ere partie « Revelation », entièrement instrumentale, déboule là encore en mode hard rock avec une étrange rupture amenant sur une deuxième partie plus mélodique. « Singularity » s’essaie à quelques vocaux à consonnance moyen-orientale avant un « Space Angels » tout en vélocité et sa ligne de basse bondissante.

« Powerless » déroule un chant calme et presque serein sur fond d’arpèges au synthé. Les 12’ de « Solar Sails » débutent avec un piano néo-classique et se lancent dans un développement musical assez floydien et contemplatif du plus bel effet. On termine en mode orchestre classique. « Veil Of Stars » nous la joue avec une intro qui me fait penser à un certain « Strawberry Fields ». Le côté Beatles ne perdurera pas, encore que la mélodie plutôt lumineuse et le côté enjoué de la musique n’en n’est pas si éloigné, après tout. « Resistor » est nettement plus sombre, mais se termine de façon apaisée, a capella. « Positron Heart » … Je suis assez peu familier du positron, et de l’antimatière en général, mais le titre est plaisant et sonne bien … la musique proposée aussi d’ailleurs, avec notamment de belles ruptures de rythme. Nous voici arrivé au bout du voyage (à moins qu’il ne boucle sur lui-même) avec « Genesis », quasi instrumental, qui ne manque ni de grandeur ni de lyrisme musical, et se termine tout en douceur et en ré majeur.

Juan Mantilla, Ruben Moreno et Steve Laur, aiment le son des années 70/80 et nous le font savoir ! Pour qui apprécie un hard-rock mélodique, puissant sans agressivité, fluide et musical, « Transist » mérite le détour.

(*) Les musiciens font d’ailleurs de « Möbius Trip » une véritable dédicace à Rush, en souvenir de la chanson « Cygnus X-1 » (album « A Farewell To Kings » de 1977) et sa suite « Hemispheres » de l’album éponyme de 1978.

Formation du groupe

Steve Laur : batterie et percussions - Juan Mantilla : guitares électriques et acoustiques - Ruben Moreno : guitare basse, chant, claviers - Avec : Derek Sherinian (Dream Theater, Planet X, Sons Of Apollo) : claviers (5), solo de clavier final (12)

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