A Longing For Home

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(5 sur 5) / Autoproduction
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Rock Progressif

Un an après Quadrivium, unanimement apprécié, le gentleman britannique de la guitare fusion / jazz-rock, revient avec une nouvelle suite musicale, A Longing For Home. Je dis bien suite car il faut considérer les 10 pistes de l’album comme autant de tableaux musicaux s’enchainant avec élégance et subtilité. Nick Fletcher, d’abord guitariste « classique », a ajouté à sa palette l’électrique et propose depuis 3 albums une musique qu’on peut rapprocher d’Alan Holdsworth ou des premiers albums de Bruford. On le connait aussi pour sa participation au John Hackett Band. En bref, il sait tout faire avec sa guitare et aucun style musical ne lui résiste, surtout lorsqu’il les mélange ou les juxtapose !

Il n’est évidemment pas question ici uniquement de guitare, loin s’en faut. Consultons un instant la liste des intervenants : Anika Nilles à la batterie (Jeff Beck), Jonathan Ihlenfeld Cuñado à la basse, voilà pour la rythmique ! Vous ajoutez Jan Gunnar Hoff et Caroline Bonnett aux claviers et une voix féminine portée par Olga ‘Dikajee’ Karpova pour le morceau final.

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Les 2 premiers morceaux participent d’un même jazz-rock / fusion bondissant et extraverti, d’un haut niveau instrumental. « Satori » – compréhension en japonais, mais de façon plus profonde saisie intuitive de la nature des choses par opposition à la compréhension analytique qu’on peut en avoir -, ouvre le bal de la plus belle des manières : une guitare proprement insaisissable s’enroule autour d’une rythmique elle même passablement échevelée et très syncopée, tandis que les claviers fournissement l’assise harmonique très jazzy. « The Secret Of The Ascent » poursuit ce mouvement musical ascendant en y ajoutant les superbes sonorités jazz-blues de l’orgue Hammond. « Joy Turning into Sorrow » est un cours intermède ramenant Nick Fletcher à son talent de guitariste classique pour un mouvement de pavane d’esprit baroque, très poétique.

« Sitting In The Sunboat » renoue avec l’ambiance des deux premiers morceaux : une guitare en mode overdivre mais toujours parfaitement intelligible, un très beau passage de piano électrique à la fois mélodique et virtuose, et le bateau propulsé par la rythmique basse / batterie fend rageusement les flots jusqu’à l’accord final de 7ème majeure, résolument solaire. « Her Eyes of Azure Blue » est une ballade romantique et sensuelle dans la quelle la guitare prend de nouveaux accents, plus chantants, avec des réminiscences de Larry Carlton. Mine de rien, nous avons là la piste la plus longue de l’album avec ses quasi 9’. « A Pathway To The Hermitage » évoque sans doute un lieu. Il me vient en tête un célèbre musée aux confins est de la Baltique. Pourquoi pas ? La ballade est cette fois plus rapide et insouciante, menée de bout en bout par une guitare west coast.

Inspiré d’un poème contemporain de la britannique Samantha Turner, « A Longing From Home » évoque à merveille et avec nostalgie notre possible origine : l’Amas de Pléiades (M45 pour nos lecteurs astronomes !). La musique restitue l’immensité cosmique avec son cadre harmonique sans structure apparente, puis sa mélodie lancinante à la guitare qui emmène avec beaucoup de lyrisme et de sensibilité dans un impossible voyage.

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« The Sage, The Monk And The Scholar » nous propulse, quant à lui, dans une sorte de heavy jazz-rock / heavy blues rock bourré d’énergie cinétique. « Crossing The Sacred Threshold », à peine moins rapide, revient sur le style du début d’album, enthousiaste et solaire, et nous ramène (moi en tous cas !) vers les meilleurs morceaux fusion d’un Lee Ritenour ou d’un Pat Metheny. L’album se termine dans les hauteurs éthérées et impalpables, incarnées par les vocalises irréelles d’Olga ‘Dikajee’ Karpova. Le titre, « To Hear Angels Sing », est on ne peut explicite avec une musique new age se déployant sous les délicates harmonies de la guitare et la voix angélique. Loin d’un cosmos chaotique et inquiétant, c’est l’Harmonie des Sphères qui nous illumine ici !

Ne nous y trompons pas, A Longing For Home n’est pas l’album d’un guitariste mais d’un musicien / compositeur accompli. La guitare n’est plus un but en soi mais un moyen, dont il faut tout de même reconnaître l’exceptionnelle maîtrise. Et le résultat fait vite oublier la technique pourtant époustouflante de Nick Fletcher et de son groupe, pour ne garder qu’une musique riches en couleurs et émotions de toutes sortes, quelque part sur la ligne de crête entre rock / prog / jazz. Un must have assurément !

Formation du groupe

Nick Fletcher – Guitares, Angel Vibe Guitar Anika Nilles – Batterie Jonathon Ihlenfeld Cuniado – Basse Jan Gunnar Hoff – Claviers (2,4,8 & 9) Olga 'Dikajee' Karpova – Chant (10) Caroline Bonnett – Claviers, Paysages sonores

🌍 Visiter le site de Nick Fletcher →

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