Quadrivium

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(4.8 sur 5) / Rough Draft Audio
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Jazz-Rock Rock Progressif

Dans la Grèce antique, Quadrivium désignait le Big Four des quatre grands domaines des maths dans son acceptation la plus large : arithmétique, géométrie, astronomie, musique. Quant à Nick Fletcher, musicien anglais dont je n’avais jamais entendu parler avant de découvrir son 3ème et denier album, il me suffira de mentionner que Steve Hackett (dont j’avais entendu parler) le considère comme le meilleur guitariste de jazz-rock du Royaume-Uni. Ajoutons qu’il excelle aussi en tant que guitariste classique. Quadrivium est une suite instrumentale découpée en 11 morceaux : préludes, scènes, interludes, …

En guise de Prélude, « A Wave On The Ocean Of Eternity », fidèle à son titre, ondule sur des harmonies donnant un sentiment d’infini, seule la guitare donne un sens au temps qui passe. Se superposant au synthé, il me semble qu’on entend aussi les harmonies particulières de ce que Nick Fletcher dénomme sa Angel Vibe Guitar. Belle entrée en matière qui plonge immédiatement l’auditeur dans l’atmosphère si particulière de cet album !

L’Ouverture à proprement parler, « Overture To The Cosmos » est un rock flamboyant et agité par le jeu rapide de la guitare et le rythme martelé de belle manière à la batterie. La toute fin reprend les longues tenues harmoniques du Prélude. La première Scène, « Riding The Event Horizon », semble s’amuser des effets relativistes aux abords d’un trou noir à l’aide d’un magnifique jazz-rock d’école. Mais attention, une fois franchi cette ligne d’espace-temps, il n’y a plus de retour en arrière possible …

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Un court Interlude, « Ziggurat of Dreams – part 1 (j’adore ce mot, ziggourat !), nous vaut une belle démo de guitare jazzy et un moment onirique à souhait (A nouveau on entend au second plan la bien nommée Angel Vibe Guitar). Place à la balade sur « The Fifth Parallel » (Scène 2) et son magnifique thème. Voilà un autre grand moment de jazz-rock. En astronomie « Aphelion » désigne en fait notre aphélie, terme peu usité mais qui est au soleil ce qu’est l’apogée est à notre bonne vieille Terre. Musicalement parlant, cette 3ème Scène est un peu plus sage que la piste précédente, insistant sur le côté mélodique.

Nouvel Interlude, le 2ème « Ziggurat of Dream » revient hanter nos rêves de la plus belle des manières, avant que « The Helix » (Scène 4) nous plonge dans l’univers sonore du premier U.K. Un dernier Interlude rêveur « To the Stars We Shall Return » aux sonorités et percussions nettement tournées vers l’Orient nous amène à la Scène 5, le puissant « The Journey to Varanasi ». Varanasi, la cité sacrée de l’hindouisme, est plus connue en France sous le toponyme de Bénarès. La pièce est complexe, âpre, agitée, incandescente, carrément hypnotique. Difficile de ne pas faire le parallèle avec un certain « Khasmir » des années 70, tout aussi hypnotique !

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Le Dénouement, « Standing on the Edge of Time », nous ramène à une musique plus onirique : un tempo très lent, de longues tenues de synthé, le chant cristallin de la guitare qui se perd dans l’infini dans laquelle se dissout totalement la musique …

Nick Fletcher et son groupe : Anika Nilles (batterie), Caroline Bonnett et Dave Bainbridge (claviers), Tim Harries (basse), me ramène aux grandes heures du premier album de U.K. ou des Bruford de la même époque, et alors forcément on pense à Allan Holdsworth. Il n’est pas tout d’être un guitariste virtuose, Nick Fletcher à d’autres cordes à son arc (ou à sa guitare !) qui s’expriment pleinement dans Quadrivium, dont une grande sensibilité et un talent musical exceptionnel.

Formation du groupe

Nick Fletcher : guitare - Avec : Anika Nilles : batterie - Caroline Bonnett : claviers - Dave Bainbridge : claviers (3,5,6) - Tim Harries : basse

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