Quatrième album pour le projet musical québécois Huis, avec « In The Face Of The Unknown », le groupe confirme à nouveau son style architectural néo-progressif présent dans ses trois albums précédents. Construites sur les mêmes piliers fondamentaux, les huit compositions nous régalent, une fois encore, d’un prog mélodique avec de temps à autre quelques touches d’AOR.
Avec une technique totalement au service de la musique, les cinq musiciens nous entrainent dans des morceaux qui exploitent à la fois d’excellentes idées et une remarquable musicalité. Le premier titre « Chaos » (11:36) concentre tous les ingrédients d’un bon titre de prog, la longueur, l’emphase symphonique, les belles lignes mélodiques, le chant agréable de Sylvain Descôteaux et les rôles de premiers plan pour la guitare de Michel St-Père et les claviers de Johnny Maz. La variété est l’élément clé qui rend l’album intéressant, on ne sait jamais vraiment ce qui va suivre, même après plusieurs écoutes, l’album a la capacité de surprendre. Cette diversité se retrouve dès le titre suivant, « Paralyzed » commençant par une douce intro qui prend de la lourdeur vers les 2’50’’ et nous pousse dans un prog vitaminé, plutôt conventionnel, dans le style d’Arena, mais immédiatement attachant. « Westminster Bridge » nous rappellera le groupe Asia, période Geoff Downes/John Payne, par la qualité de sa mélodie immédiatement accessible. « Requiem for the Last One » (9:53) nous propose un condensé neo-prog véritable modèle du genre dans lequel les différents intervenants s’en donnent à cœur joie. La section rythmique (Michel Joncas/basse, Martin Plante/batterie) nous offre un vrai festival, tandis que Michel St-Père se fend de quelques soli magnifiques.
« Crossroads » fleure bon l’AOR, et nous offre les saillies nerveuses d’une guitare électrique toujours furieusement mélodiques. Dans tout bon album de prog qui se respecte, il y a LA ballade, Huis ne déroge pas à la règle avec « The Miracle ». Bon, ce n’est pas très innovant, pas de révolution de palais et peu de surprises à l’écoute de cette bluette, à mon goût, un peu trop sirupeuse. « Burning and Drowning » reprend le flambeau plus énergique d’un prog/AOR incisif qui nous régale une fois de plus de superbes intermèdes instrumentaux. Le dernier titre de l’opus, « Failing » va dérouler ses différents thèmes tout au long de ses 9’41’’ minutes, pour un résultat progressif de tout premier plan, avec une belle intensité combinée à des ruptures rythmiques entraînant tout le groupe dans des passages instrumentaux dantesques.
Huis a tenu ses promesses en sortant un quatrième album qui est tout aussi bon que ses prédécesseurs. Si vous avez aimé ‘ABANDONED’, alors « In The Face Of The Unknown » ne vous décevra pas.
Formation du groupe
Sylvain Descôteaux : chant, claviers - Michel St-Père : guitares - Johnny Maz : claviers - Michel Joncas : basse, pédales de basse Taurus - Martin Plante : batterie et percussions