Neal Morse est un monument. Mais loin d’être figé dans l’espace et le temps, il est surtout un artiste hyper prolifique comme en témoignent ses nombreux projets musicaux. Aujourd’hui Neal est de retour sous son propre nom avec l’album ‘The Dreamer – Joseph: Part One’.
La bible constitue une source d’inspiration pour le musicien depuis des années. Il conte ici l’histoire de Joseph, fils de Jacob, sous la forme d’une œuvre qui peut être considéré comme (au choix) : un concept album, un opéra-rock, ou une comédie musicale.
Toujours est-il que ce disque, bien qu’ancré dans le rock progressif, propose également des titres très directs, théâtraux, rock, blues, classique, folk, et bien plus.
Pas de bonne œuvre conceptuelle sans une puissante ouverture. Vous avez demandé du Prog ? Vous allez être servi dès “The Dreamer Overture”, caractérisé par 7 minutes de folie instrumentale qui déroulent des extraits des nombreux thèmes qui vont suivre dans la grande tradition des concept albums, comme par exemple le précurseur ‘Tommy’ des Who. La fluidité des enchaînements est imparable, le niveau des musiciens est juste dingue et la production est excellente. L’auditeur ne peut être que happé dès le début.
La voix chaude et légèrement brisée de Neal Morse nous accueille sur “Prologue / Before the World Was”, une très belle ballade avec piano et cordes qui nous vaut un superbe solo de guitare de Steve Morse.
La narration des événements débute vraiment sur “A Million Miles Away” et son folk-rock acoustique à la D’Virgilio, Morse & Jennings, autre projet du propriétaire des lieux. Titre très direct et très efficace qui peut aisément être écouté en dehors du disque. C’est le cas de la plupart des morceaux de l’album d’ailleurs. Les titres s’enchaînent sans que cela se remarque, introduisant de nouveaux personnages comme avec “Burns Like a Wheel”. Le son se durcit peu à peu avec orgue Hammond, guitares électriques en mode Wah-Wah, et riffs orientés rock des années 70, en particulier sur “Liar, Liar”.
Place à l’interprétation théâtrale avec “The Pit” porté par de magnifiques sons de claviers et de guitares, puis un final tout en heavy Rock qui enchaîne sur le riff Classic Rock de “Like a Wall” que n’aurait pas renié Springsteen ou Bryan Adams. Un autre hit en puissance.
Les pépites se suivent avec le riff bien groovy de “Gold Dust City”, sa prestation vocale de haut vol par Jake Livgren, et son inhabituel solo de saxophone.
Une guitare Hendrixienne très ‘Wah-Wah’ sert d’introduction à l’impressionnante voix du personnage féminin interprété par Talon David sur “Slave Boy”, à la manière de l’”Acid Queen” de ‘Tommy’. Retour du personnage principal, alors au fond du trou, sur “Wait on You”, titre baigné d’émotion à la superbe mélodie, encore rehaussé (si cela est possible) par le solo de guitare du comparse du Neal Morse Band, Eric Gillette.
Je n’étais clairement pas prêt pour “I Will Wait on the Lord” (le serez-vous?). Après ces multiples envolées rock, folk, prog, une chorale venue de nulle part nous plonge au cœur d’une église pour un titre à cappella démontrant l’indéniable talent de composition de Neal Morse, même lorsqu’il s’inspire des grands compositeurs classiques comme Bach ou Mozart.
Retour au Rock! Après une courte reprise de l’ouverture, un des sommets de cet album : “Ultraviolet Dreams”. Un son de guitare “crunch” hyper précis, un orgue, des chœurs, une mélodie universelle, des moments de respiration, suivis d’envolées instrumentales. Que demander de plus?
N’oublions pas le Prog avec “Heaven in Charge of Hell”, qui voit l’intervention de nombreux chanteurs, un impressionnant court solo de guitare d’Andre Madatian et le retour du saxophone. Le disque s’achève déjà sur “Why Have You Forsaken Me?”, parfaite clôture très orchestrée où l’on peut entendre (entre autres) un cor et des chœurs.
Avec ‘The Dreamer – Joseph: Part One’ Neal Morse donne tout simplement une leçon de musique à tous les niveaux : de l’écriture à la production en passant par l’interprétation. Indépendamment du concept et du sujet de l’album, quasiment chaque titre peut être écouté de manière individuelle et sifflé sous la douche. Le titre du disque sous-entend une suite qui est d’ores et déjà attendue de pied ferme.
Formation du groupe
Neal Morse : Chant (Joseph) - Guitares - Claviers - Basse (14) - Batterie (14) - Invités : Eric Gillette : Guitare Solo (11) - Batterie (1,2,12) - Sam Hunter : Guitare (3,4,5,6,7) - Steve Morse : Guitare Solo (2) - Andre Madatian : Guitare Solo (15) - Gideon Klein : Violoncelle - Basse (3,4,5,6,7) - Choeurs (7) - Gabe Klein : Chant (15-Prison Guard) - Batterie - Choeurs (7) - Claviers (4,5,6,7) - Jim Hoke : Saxophone (8) - Mark Leniger : Saxophone (1,15) - Paul Farmer : Harmonica (1) - Hannah Tyler : Violon - Josee Klein : Violon - Carl Larson : Alto - Hunter Keeran : Cor D'harmonie (16) - Matt Smith : Chant (4,5,6-Reuben,15-Prison Guard) - Ted Leonard : Chant (4,6-Judah) - Wil Morse : Chant (5,6-Simeon,15-Prison Guard) - Mark Pogue : Chant (5-Jacob, 15-Prison Guard) - Jake Livgren : Chant (8-Slave Driver) - Talon David : Chant (9,10-Potiphar's Wife) - Chris Riley : Chant (15-Prison Guard) - Devonne Fowlkes : Chœurs - Harmonie Hall : Chœurs - Kim Mont : Chœurs - Amy Pippin : Chœurs (16) - April Zachary : Chœurs (16) - Debbie Bressee : Chœurs (16) Julie Harrison : Chœurs (16) - Vanderbilt Blair Children's Chorus Chorale : Chant (12)
🌍 Visiter le site de Neal Morse →