Threshold

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(4.3 sur 5) / Kei Music Finland
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Jazz-Rock Rock Progressif

La Finlande, sans doute moins connue que ses voisines nordiques Suède et Norvège dans le genre musical qui nous occupe dans ces pages, n’en est pas moins une terre musicale d’excellence (*), et ce dans tous les genres. Quartette finlandais très récemment formé, Magician’s Red, a débuté en fin 2019 par quelques compos qui sortiront sous forme d’un EP en mai 2020. Et puis en cette fin d’avril 2022, je « tombe » sur ce premier album studio, sobrement intitulé « Treshold ». Le savant mélange prog / jazz-rock et l’énergie qui s’en dégage m’ont immédiatement convaincu d’en rédiger ces quelques lignes !

La féerie sonore débute par « Dark Flow, Part I (Dissociation) », dans un mid-tempo d’abord rythmé par une ligne mélodique véloce et syncopée, puis la guitare électrique déclame son thème. Plus loin, un passage vocal sensiblement jazz-rock prend le relai avant une fin instrumentale qui reprend en puissance les thèmes du début. « Dark Flow, Part II, Combustion », entièrement instrumental déroule son motif rapide au synthé, confirmant l’appétence du groupe pour les motifs répétitifs, l’occasion ici de se concentrer sur le jeu de guitare et des synthés.

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« Upside Down, Inside Out » fait dans la balade bluesy avec un refrain d’une grande beauté mélodique. « Crossing The Threshold » revient au jazz-rock avec une énergie et un enthousiasme irrésistibles. Un premier thème ample nous amène sur le temps fort à partir de 2mn : la guitare électrique entame un nouveau thème proprement héroïque avec de superbes harmonies jazz (et quelques savoureuses septièmes majeures au passage). Reprise de l’ensemble à l’identique avant quelques variations instrumentales parsemées de moments plus calmes. Retour au schéma initial avec reprise de la première partie. J’avoue adorer cette piste, on ne s’en lasse pas !

Pour terminer, « Dark Flow, Pt. III (Homeostasis) » nous plonge d’abord dans une séance bruitage / souffle, suivies de quelques notes de basses très graves et inquiétantes, avant qu’un motif très volubile au synthé se met en place sur une basse toujours lourde et martelée. Après cette entrée en matière inquiétante, place à une séquence vocale aux tessitures graves qui s’éclaircissent peu à peu simplement accompagnée à la guitare acoustique, puis à la basse. Un gros crescendo, et l’album se termine dans la simplicité d’un court passage vocal.

J’ai saisi l’occasion de cette découverte pour écouter également les 3 morceaux de l’EP de 2019. Pas de doutes l’album Threshold en constitue une excellente progression que ce soit dans le domaine mélodique avec des passages vocaux volontiers pop / rock, mais aussi instrumental avec de nombreux passages plutôt jazz-rock. Bref, quelque part sur la ligne de crête entre rock progressif et jazz-rock, Magician’s Red nous livre un bel aperçu de son talent et surtout des compositions d’une grande musicalité.

N’écoutez jamais un critique. Aucune statue n’a jamais été élevée à un critique, disait Jean (Johan) Sibelius. Pas faux. Dans ce cas, écoutez plutôt l’énergique et savoureux Threshold (**) !

(*) On citera évidemment Johan Sibelius, le grand arbre qui cache qui cache la forêt finlandaise. Aux amateurs de musique moderne / contemporaine je recommande vivement l’écoute des œuvres d’Einojuhani Rautavaara, d’Esa-Pekka Salonen, de Magnus Lindberg, d’Einar Englund, pour en citer quelques uns.

Formation du groupe

Kalle Mattila : guitares, chant et chœurs, synthétiseur - Otso Kauniskangas : claviers, chant et chœurs - Jon Pettersson : basse, synthétiseur, percussions - Aaro Ruohonen : batterie, chœurs

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