Treehouse est le 6ème album studio d’un groupe dont ProgCritique n’avait pas encore parlé. Qui n’a pas joué dans une cabane dans les arbres lorsqu’il était jeune ? Pour les néerlandais de Leap Day je ne sais pas, mais en tous cas ils en ont fait un disque ! Tout a commencé en 2008 lorsque Koen Roozen rencontre Derk Evert Waalkens, respectivement de Flamborough Head et de King Eider(*), et avec l’aide de Hans Gerritse (King Eider) se lancent dans l’aventure. Un premier album en 2009 et nous voici donc en fin 2021 avec six nouvelles pistes à explorer et un line-up un peu modifié par rapport aux débuts du groupe.
L’énergique « Icarus », dans la veine neo prog avec ses claviers et guitares bien affirmés, évoque la disparition en 2010 de huit sans-abri qui tentaient de se réchauffer en faisant brûler du bois dans un entrepôt abandonné de La Nouvelle-Orléans dans lequel ils s’étaient réfugiés, et qui ont perdu la vie quand l’immeuble s’est embrasé. Après 9’20 intenses, la coda voit l’énumération des disparus sur un fond mélancolique à la guitare.
« Clementine » est évidemment tout autre et alterne passages musclés avec ceux chantés plus calmes et limites jazz-rock. Le refrain avec ses Oh my Darling, à un petit côté suranné qui ne manque pas de charme. « Raining » égrène un mid-tempo et des tonalités mineures assez mélancoliques. A mi-chemin la ballade fait place à de puissants riffs de guitare qui feront vibrer les boomers de vos enceintes avant un retour à l’atmosphère du débit de piste.
La piste-titre me paraît être la plus intéressante et la plus originale musicalement. Elle se révèle très mélodique, et il y a d’excellents passages instrumentaux notamment aux claviers puis à la guitare, le tout sur une rythmique qui se décide enfin à se lâcher un peu. Après l’insouciance jubilatoire des six premières minutes, on revient à un jeu plus ample et posé. Un dernier pas de danse électro vers 7’45 nous amène vers une conclusion apaisée. « May 5th » renoue avec un thème d’intro très néo prog avant un passage chanté avec la voix d’Hans Kuypers qui prend ici quelques intonations gabrieliennes. A noter vers 7’ 35 un étrange passage instrumental avec une vocalise en arrière plan qui lance une courte mélopée orientale. « Autumn », la dernière piste, accessoirement la plus longue de l’album, restera dans des tonalités plutôt mélancoliques. Après un début assez lent à la voix et au piano, une accélération progressive bien rythmée par la basse nous amène à un petit clin d’œil au Dreamer de Supertramp (vers 4’15). Après un passage instrumental qui va crescendo et où la guitare reprend le thème assez lancinant, la coda termine dans la douceur et un clair-obscur musical assez rêveur. C’est l’automne …
Treehouse plaira aux nombreux amateurs de neo-prog, dont je fais partie. Il y a des moments forts et de belles mélodies, un peu plus d’inventivité et d’audace harmonique et rythmique donnerait encore plus d’altitude à cette maison dans les arbres !
(*) Deux excellents groupes de prog symphonique, vivement recommandés.
Formation du groupe
Gert van Engelenburg : claviers, chœurs - Hans Kuypers : chant - Eddie Mulder : guitares, chœurs - Koen Roozen : batterie - Harry Scholing : basse - Derk Evert Waalkens : claviers, chœurs
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