Titres
- Keepers of the Light (8:35)
- The Days That Never Were (6:00)
- Panopticon (11:45)
- Fall Through Time (12:00)
- The One (4:44)
- After the War (14:32)
Scissorgames, premier album de Ghost of the Machine, a été largement plébiscité par la presse et les fans de l’univers prog à sa sortie en 2022 — un excellent début pour un groupe encore indépendant à l’époque. Avec Empires Must Fall, ce groupe du nord de l’Angleterre fait plus que reconfirmer tout son potentiel, tout en revendiquant un héritage neo-prog franchement affirmé, notamment au travers de sonorités de claviers qui renvoient immédiatement aux heures de gloire des premiers Marillion, Pendragon et IQ — une réelle singularité dans la mesure où ces mêmes ténors s’en sont, quant à eux, distanciés depuis longtemps.
La musique prend le parti de l’émotion avec la voix au timbre légèrement voilé de Charlie Bramald, qui se révèle d’une grande sensibilité et élève magistralement certains des refrains, les rendant incroyablement addictifs. Le vocaliste a d’ailleurs été retenu dans le Top 10 des meilleurs chanteurs par les lecteurs du magazine anglais Prog en 2024. Le groupe évite volontairement toute démonstration technique – même sur les compositions les plus longues – tout en soignant son efficacité rythmique avec de nombreux changements de tempo et, globalement, une très belle qualité d’exécution, le tout porté par une production très claire et ce, même si l’on peut regretter la place trop prépondérante de la batterie dans le mix.
Les 8 minutes de « Keepers of the Light » en début d’album constituent un sans-faute absolu : claviers lumineux, guitares incisives et refrain mémorable, très appuyé rythmiquement, permettant au titre de prendre son envol. Magnifique ! Cette alchimie parfaite se retrouve dans le flamboyant « The One« , single idéal aux accents presque pop (ce qui n’est aucunement péjoratif), avec une fois de plus une efficacité mélodique remarquable et des lignes de chant tout aussi puissantes qu’expressives. « The Days that Never Were » se pare, quant à lui, de couleurs très AOR, conjuguant partitions plus intimistes et montées en puissance, avec toujours cette volonté de privilégier un refrain entraînant. Parmi les compositions les plus épiques se dégage « Panopticon » : une intro spatiale avec une guitare aérienne, avant une superbe attaque d’orgue vintage – avec cette référence immédiate à Genesis – et une suite aux accents dramatiques en écho au titre du morceau, qui traduit un concept de prison circulaire de la fin du XVIIIᵉ siècle poussant les individus à s’auto-discipliner. « Fall through Time« , autre mini-épopée, continue de proposer de très belles variations, démarrant de manière plus légère avant d’évoluer vers un final plus sombre – avec, à titre anecdotique, un court emprunt involontaire à un hit des 80’s (« View from a Bridge« ) sur la rupture de rythme au premier tiers du morceau. La pièce à tiroirs « After the War« , plus classique et plus prévisible, clôture magnifiquement l’album du haut de ses 14 minutes – entre retenue et exaltation.
Suite conceptuelle du premier album de Ghost of the Machine, Empires Must Fall ravira les fans d’un néo-prog cinématique, inspiré et accessible.
Formation du groupe
Charlie Bramald : chant - Graham Garbett : guitares, chant - Mark Hagan : claviers, piano - Stuart McAuley : basse, pédales - Andy Milner : batterie - Scott Owens : guitares
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