Not Far From Llyn Llydaw

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(4 sur 5) / Musea Records
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Rock Progressif

Lady Lake est groupe néerlandais dont je ne pensais plus jamais entendre parler depuis que j’avais découvert il y a bien longtemps les premières moutures grâce au label MUSEA. Un petit mot au passage pour rendre hommage à ce label qui m’a fait redécouvrir le rock progressif à une époque où je n’en écoutais plus guère, faute de combattants, du moins c’est l’idée (fausse) que j’en avais. En 2005, je me souviens m’être délecté de la SuperCleanDreamMachine et de son prog symphonique totalement instrumental dont le style fait beaucoup penser à Focus et peut-être aussi Finch ou Kayak.

Et nous voilà à la mi-2022, 17 ans après l’album précité et une éternité par rapport au 1er album de 1977 ! Si mes sources sont exactes, des décennies précédentes seuls Jan Dubbe (batterie), et Leendert Korstanje (claviers) sont toujours bien là, tandis que Jurgen Houwers complète le duo avec violon et violoncelle électriques. Petite précision concernant les claviers : Fender-Rhodes, Hammond, Mini-Moog … Inutile d’en dire plus !

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Ayant lu quelque part que l’album avait été enregistré pour partie au Gîte de la Tourette en France, on comprend mieux l’énigmatique titre en français du premier morceau. Le « Séjour » au gîte susnommé commence de façon quelque peu inquiétante sur un imposant ut grave au-dessus duquel évolue les notes parfois grinçantes du violoncelle. Le séjour devient peu après nettement plus léger avec un beau passage en style néo-classique. L’inventivité musicale du groupe est toujours bien présente ! « Nachtfhrer » évoque sans doute une conduite de nuit, sur une musique bien rythmée et plutôt joyeuse. Dans le dernier quart, on peut penser que le conducteur est en train de s’endormir …

« Emmy » est une courte balade toute en légèreté, tandis qu’« Alpenkreuzer » est tout aussi bondissant et mélodieux. « 24 Mayfield Road » est sans doute mon moment préféré avec son mouvement rapide en forme de gigue et son thème très déclamatoire et cuivré, encadré de passages plus lents. D’après ce que je lis ce morceau est en partie inspiré par Pavel Haas. Je suppose qu’il s’agit du compositeur tchèque (1899-1944) (*). « Yulitide in Glenshee », pour le temps de Noël, c’est un nouveau thème très chantant et joyeux, le temps de se l’approprier et c’est déjà terminé.

Quant aux « Patchouli Girls » elles ont droit à un morceau plus jazz-rock et assez débridé. La piste-titre, évoque sans doute une promenade aux alentours du Llyn Llydaw (« lac breton » en gallois) avec des sonorités folk au violon. Le court épilogue, « Llyn Llydaw », avec flûte et tambour termine nettement dans le mode folklorique.

Une bonne surprise que ce come back inattendu de Lady Lake, avec un album entièrement instrumental riche d’atmosphères musicales s’inspirant d’un passé dans lequel œuvraient les Focus, Caravan et Gentle Giant pour citer quelques références. Avec ce Not Far From Llyn Llydaw (**), l’expression tout vient à point qui sait attendre s’applique à merveille !

(*) Profitons-en pour écouter son admirable Studio per orchestra d’archi, composé en 1943.

(**) A l’écoute, ainsi que les autres albums sur les plateformes habituelles : Deezer, Spotify, Youtube

Formation du groupe

Leendert Korstanje : Hammond, Fender Rhodes et MiniMoog - Jürgen Houwers : violon, violoncelle et percussions - Jan Dubbe : batterie - Avec : Peter Schoemaker : trompette (1)

🌍 Visiter le site de Lady Lake →

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