L’artiste floridien Fernando Perdomo a la musique chevillée au corps. Non content d’être un producteur de renom et un musicien de studio très convoité, ce quarantenaire est également un auteur compositeur prolifique qui affiche à minima une quinzaine d’albums en solo et plus d’une vingtaine au sein de différents groupes (dont Appice Perdomo Project, The Fusion Syndicate, Life on Mars, Dave Kerzner etc…). Mais ce qui surprend le plus avec ce multi-instrumentiste, dont la guitare demeure l’instrument de prédilection, c’est l’éclectisme musical qui le caractérise, naviguant avec aisance entre rock progressif (notamment sa trilogie d’albums Out to Sea), fusion, heavy-rock et pop-rock.
Et s’il est, dès lors, impossible de cataloguer le style de Fernando Perdomo, il est certain que Self va encore plus contribuer à brouiller les pistes. A l’instar de l’album Todd de son idole Todd Rundgren, ce nouveau disque est en effet le plus diversifié de sa carrière. L’artiste y embrasse, au travers de 7 compositions (allant de 2 à 20 minutes !), une multitude de styles, qui sont autant de facettes de sa personnalité, tout en réussissant le tour de force de garder une véritable cohérence globale et affirmant ainsi son identité musicale propre. Et si l’on ajoute le fait qu’il joue ici de tous les instruments, chante sur tous les titres, a écrit chaque note et chaque mot, et en a produit l’ensemble, jamais un album n’aura porté aussi bien son titre (Self / soi-même), dans une cohérence globale parfaite, jusqu’à ce selfie sur la pochette.
Si le thème de la quête d’identité prédomine, Self est aussi un disque sur l’acceptation ; l’acceptation de soi-même, des autres, et plus globalement des événements de la vie avec, au bout du chemin, une sérénité retrouvée. Et il n’est donc pas surprenant que cette musique, d’une coloration sixties / seventies, oscille entre mélancolie et optimisme. Avec une majorité de titres mid-tempo et une prédominance acoustique. Les compositions les plus épurées telles que « Everything Leads to Now » et « Absolute Silence » figurent d’ailleurs parmi les plus belles réussites du disque, conjuguant simplicité et authenticité. Des touches de pop parsèment également cet album au travers de titres comme « Optimist Prime », apportant un peu de légèreté. Mais Fernando Perdomo sait aussi étoffer le propos en intégrant des sonorités de claviers merveilleusement vintage et de splendides partitions de guitare, notamment sur l’accrocheur « Who I Really Am ». Et c’est également le cas sur « Self », la pièce fleuve de cet album, profondément prog et psychédélique, véritable invitation à se laisser lentement dériver au gré du courant de ce riche voyage intérieur, parcourant tout en sensibilité des ambiances multiples dans un grand continuum.
Fernando Perdomo signe ici l’album le plus personnel, le plus authentique et le plus accessible de cette carrière qui nous réserve encore, très certainement, de magnifiques surprises.
Formation du groupe
Fernando Perdomo / tous les instruments
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