
Titres
- The Absolute Universe Intro
- Overture
- Reaching For The Sky
- Higher Than The Morning
- The Darkness In The Light
- Take Now My Soul
- Bully
- Rainbow Sky
- Looking For The Light
- The World We Used To Know
- MP Intro
- The Sun Comes Up Today
- Love Made A Way (Prelude)
- Owl Howl
- Solitude
- Belong
- Lonesome Rebel
- Can You Feel I
- Looking For The Light (Reprise)
- The Greatest Story Never Ends
- Love Made A Way
- The Whirlwind Suite
- NM & RS Intro
- We All Need Some Light
- The Final Medley
Très honnêtement, combien de ‘supergroupes’ (comprendre réunion de musiciens ayant déjà acquis une réelle notoriété au sein d’autres grands groupes) peuvent, à l’instar de Transatlantic, se targuer de s’être inscrits dans la durée avec un tel succès et d’avoir fait preuve d’une telle constance dans la qualité de leur œuvre?
Avec ce projet à l’initiative du talentueux Mike Portnoy (Dream Theater, Liquid Tension Experiment, Flying Colors etc.), sans conteste l’un des plus grands batteurs de l’histoire du rock, et réunissant de chaque côté de l’Atlantique le bassiste Pete Trewavas (Marillion), le claviériste /chanteur Neal Morse (Spock’s Beard, The Neal Morse Band) et le guitariste / chanteur Roine Stolt (The Flower Kings), le groupe est parvenu à restituer l’essence même du progressif des années 70 tout en apportant cette touche de modernité qui confère à Transatlantic une appréciable unicité. Pour la petite histoire, c’est le guitariste Jim Matheos (Fates Warning) qui fut un temps pressenti avant que les hasards du calendrier n’en décident autrement et permettent au suédois Roine Stolt de rejoindre le projet. Un choix au final peut-être plus pertinent au regard du jeu de Roine beaucoup plus teinté 70’s que celui de Jim, bien plus typé prog-metal.
Le groupe a écrit, au travers de ses cinq albums studios, une nouvelle page du rock progressif. Inspiration, sens de la mélodie, inventivité, qualités techniques et feeling, tout autant d’attributs qui ont concouru à propulser des épiques de plus de trente minutes dans la grande tradition prog (« All of the Above « , « Duel with the Devil », « Stranger in Your Soul », « Kaleidoscope ») quand il ne s’agit pas de concepts albums entiers (The Whirlwind, The Absolute Universe) au rang de classiques indispensables. Une musique solaire (aux intonations très ‘Beatlessiennes’ et ‘Yessiennes ‘ à ce titre), ambitieuse, intelligente et donc rare. Et avec des prestations live à l’avenant. En effet, Transatlantic ne connaissant pas la demi-mesure, le groupe a toujours eu cette propension à proposer des sets d’une durée déraisonnable, une réelle performance au regard de la complexité des compositions et compte tenu de ce que cela suppose en termes de répétition pour des musiciens par ailleurs d’ores et déjà pleinement accaparés par leurs groupes et projets respectifs.
Ceci explique que l’annonce d’une tournée européenne en 2022 permettant au groupe de présenter (enfin !) ‘The Absolute Universe’ (qui rappelons-le flirte avec l’heure et demie de musique) associée à la rumeur de l’enregistrement du show de l’Olympia, seule halte française, se soit immédiatement répandue comme une traînée de poudre. N’oublions pas non plus qu’il s’agissait là également de la première venue du groupe en France depuis 2014. Autant vous dire que la ferveur et l’excitation étaient palpables en ce jeudi 28 juillet 2022 dans cette mythique salle parisienne qu’affectionne particulièrement le groupe. L’émotion au sein du groupe le fut autant sur scène, nous y reviendrons.
‘The Final Flight – Live at L’Olympia’, paru à peine quelques sept mois plus tard, célèbre ce magnifique voyage astral auquel nous a convié ce dirigeable hors normes. Le témoignage vivace d’une soirée exceptionnelle et la fidèle retranscription d’un concert avoisinant quasiment les trois heures de show. L’occasion pour les fans présents ce soir-là de se remémorer la magie de l’évènement. L’opportunité pour les autres, moins chanceux, de redécouvrir en live ce groupe phénoménal. Et ce, avec d’autant plus de plaisir que le groupe nous surprend à double titre. D’abord, parce que, si une grande partie de la set list est, bien sûr, consacrée au dernier album en date (un disque absolument remarquable), le concert est en quelque sorte une quatrième version de l’album. On connaissait les trois versions officielles (‘Abridged, Extended ‘ et ‘Ultimate’ – illustrant au passage la folie comme la créativité de ce groupe). Et si le groupe a opté pour la version ‘Ultimate Edition’ pour cette tournée, il se permet toutefois le luxe de jouer les titres légèrement différemment de l’enregistrement studio (comme le début de la dernière section qui commence par « Belong« ), une évolution somme toute naturelle au fil des shows. Ensuite, parce que la set list est suffisamment large pour couvrir la quasi intégralité des multiples périodes du groupe (à l’exception de l’album ‘Kaleidoscope’, seule réelle impasse ici). Le groupe propose notamment deux sets de trente minutes chacun, dans une interprétation magistrale, l’un dédié à une version raccourcie de l’album ‘The Whirlwind’ (avec, notamment, ce passage irréel « Is It Really Happening » baigné dans un magnifique halo de lumières ce soir-là) et, au firmament de ce concert, un savant et incroyable medley de ses deux premiers albums ‘Smpt:e’ et ‘Bridge Across Forever’, débutant sur les sections « Motherless Children » et « Walk Away » de la composition épique « Duel with The Devil« , intercalant un extrait de « My New World » avant de rebondir sur le début lumineux « Full Moon Rising » de cet autre grandiose épique « All of the Above » (écoutez la salle reprendre à l’unisson le thème principal vers les 13 minutes) et pour finalement conclure sur quasiment l’intégralité du plus sombre « Stranger in Your Soul« , un vrai bonheur à titre personnel, cette composition à tiroirs, soutenue par un texte plus intimiste et parfois bouleversant, figurant pour moi au panthéon de la production du groupe.
L’édition spéciale de ce live comporte un DVD Blu-Ray mettant particulièrement bien en relief la connivence entre les deux américains, Mike Portnoy et Neal Morse, qui tiennent réellement la scène (la position de la batterie permettant à Portnoy de mieux animer le show et, par voie de conséquence, d’offrir la possibilité aux spectateurs de mieux apprécier son jeu, quand bien même celui-ci serait moins spectaculaire que ses partitions de l’époque Dream Theater). Mais cette connivence ne saurait, à elle seule, expliquer la qualité des performances live de Transatlantic, La magie qui opère tout au long de ce concert repose également sur la performance de Roine Stolt , certes plus réservé, mais démontrant une fois de plus une réelle finesse d’exécution et un grand feeling, avec ces harmonies typiquement 70’s, ainsi que sur celle de Pete Trewavas, dont le plaisir indicible de jouer avec Transatlantic se lit sur le visage tout au long du show, la musique du groupe lui permettant indéniablement d’exprimer de manière plus diverse son large talent qu’avec ses compères historiques de Marillion. Et l’on note au passage que sa prestation sur les quelques rares parties chantées passe bien mieux en live qu’en studio (notamment sur la splendide composition « Solitude« ). L’enregistrement révèle également Ted Leonard (Enchant, Spock’s Beard) devenu dans le cadre de cette tournée le 5ème membre temporaire, tantôt à la guitare, aux claviers et au chant (même si quelque peu en retrait sur la scène par rapport au reste du groupe), un apport fondamental compte tenu de la complexité de la musique du combo. Et plus que tout, ce Blu-Ray permet de capturer l’ambiance de cette soirée ; un public français extrêmement démonstratif, de multiples standing ovations en abandon progressif du confort des fauteuils pour mieux célébrer debout (rappelons une dernière fois que l’on parle de trois heures de show) ce périple musical unique. Un accueil dont Transatlantic ne semble d’ailleurs pas revenir. Très clairement ému au point de voir Neal Morse verser des larmes d’émotions. Et Pete Trewavas de se souvenir de « We All Need Some Light » avec un frisson.
Tenons-nous avec ‘The Final Flight – Live at L’Olympia’ l’ultime témoignage live de Transatlantic ? Une éventualité à en écouter Mike Portnoy pendant le show, renforcée par les propos récents de Roine Stolt qui rappelait que le groupe n’a jamais eu pour habitude de se projeter au terme de chaque tournée… Espérons pour autant qu’il ne s’agisse que de la fin d’un chapitre, un chapitre magnifiquement conclu par cet ‘indispensable’ Live.
Formation du groupe
Neal Morse : Claviers, guitare acoustique et chant - Mike Portnoy : Batterie et chant - Roine Stolt : Guitare et chant - Pete Trewavas : Basse et chant - Avec: Ted Leonard : Guitare, claviers, percussions et chant
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