Time’s Forgotten est un groupe de rock/métal progressif originaire du Costa Rica formé en 2004 par le claviériste Juan Pablo Calvo. Ils ont à leur actif trois albums studio : « A Relative Moment of Peace » (2006), « Dandelion » (2009) et « The Book of Lost Words » (2012) co-écrits par Calvo et Ari Lotringer, le guitariste principal du groupe. Après dix ans d’absence le groupe revient titiller nos oreilles avec « Shelter » et ses onze compositions.
Il s’ouvre avec « New Dawn (prologue) » un instrumental grave et tendu qui effleure le côté électro de la musique de la formation, une mise en bouche parfaite. Le titre suivant, « City » s’imprime sur un calque prog énergique consistant à créer une mélodie sur un rythme et un allant lui permettant de se transformer et d’évoluer lentement au fur et à mesure que la mélodie progresse. A noter, sur une rythmique implacable de Jorge Sobrado (batterie) et Gonzalo Trejos (basse), le superbe solo à la guitare d’Ari Lotringer. Après ce premier titre ébouriffant, « Cycle #248 » calme quelque peu le jeu, musclé, mais tendre, le chant de Priscilla Ruiz évoluant sensuellement sur une mélodie se déclinant en plusieurs phases distinctes où la fougue du métal fusionne avec un rock progressif multiforme. A mon avis, le meilleur titre de l’album.
Une pointe de mélancolie inonde l’intro de la quatrième piste « Defiant », bien vite submergée par le chant dans une ambiance qui se rapproche de RUSH. La composition profite d’une transition abrupte, développant un riff de guitare acéré dans plusieurs parties purement instrumentales où une ardeur vivifiante est de mise. Dans un style proche d’ANGRA, « Accident of Evolution » nous emporte dans un flux rythmique trépidant, mais fluide, pas de chant, seulement quelques mots égrenés de-ci de-là parsèment ce brulot. Après ce véritable déluge de feu, « Waking Up (interlude) » nous permet de reprendre nos esprits sur une courte mélodie essentiellement jouée au piano.
Les claviers de Calvo ouvrent « Ascension », puis sur un rythme lent et réfléchi se pose le chant légèrement grave de Priscilla. Un rock progressif standard, plutôt mid-tempo, sur une mélodie complexe chargée d’émotion. Même rythmique de base pour « Outsider », mais noyée dans une atmosphère plus plombée que son prédécesseur. La fusion ordonnée des instruments s’inscrit sous un nappage de claviers réveillée par les rebonds d’une rythmique incisive, qui s’estompe ensuite alors que la guitare solo avance offrant un écrin doré pour le refrain.
« Moments of Clarity » montre que le groupe peut aussi faire simple. Guitare limpide et chant aérien tapissent agréablement une mélodie délicate, mais qui garde cette lueur qui gonfle lentement à l’horizon et se rapproche pour exploser dans son final. Brillant et scintillant « The Road Home » est une pièce mélancolique et quelque peu étonnamment langoureuse dans sa première partie qui se transforme ensuite dans un format prog rock/métal puissant et direct, un vrai régal ! L’opus se clôt par un dernier titre instrumental, « Sleepless » à la fois tendre, sombre, émotif et puissant.
Dans l’ensemble, « Shelter » est un album solide avec un penchant métal bien appuyé, mais qui fournit aussi un rock progressif intelligent et finement conçu. J’apprécie également l’approche de Time’s Forgotten consistant à se concentrer sur l’écriture de compositions bien structurées et pas seulement sur des passages instrumentaux complexes pour exhiber leurs talents.
Formation du groupe
Priscilla Ruiz : chant - Jorge Sobrado : batterie - Ari Lotringer : guitare solo - Gonzalo Trejos : basse - Pablo Calvo : claviers, guitares, chant
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