FRIH DRAH

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(3 sur 5) / La structure
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Rock Progressif Rock Psychédélique

Je suis très fier de me jeter dans la chronique d’un groupe Marseillais, je la glisse au passage mais j’ai là de très, très proches voisins. Sans renfort de publicités, et à pas feutrés, « Times Structure » nous dévoile leur premier EP avec « Frih Drah » contenant trois longs titres qui couvrent 32 minutes.

Nous plongeons dans l’univers proposé par « Falling Structure » qui se dévoile, sur un peu plus de 5 minutes de paysages instrumentaux. Dans une atmosphère qui monte progressivement dans une nuance rock gothico psychédélique, tendance anxiogène, avec une voix dissonante pleine de douceur, avec une forme de fragilité qui émerge dans les moments calmes. Des chœurs forcés sur les voix graves pour enfoncer le clou, tel un rite tribal. Une cassure jouée à l’unisson, tout en mêlant des contretemps rythmiques, nous amène sur un piano guitare typique du progressif, dans un final énergique et plein de fougue. Nous avons ensuite « Lizard », sur une intro piano ponctuée de diverses couches de synthés faisant émerger diverses sonorités. Le titre décolle rapidement pour laisser place à la voix particulière de Louise qui laisse échapper une apparente fragilité. Un chouette morceau d’où s’échappe des sonorités tendances années 80. L’orgue se place dans ce juste à propos, et puis il y a cette partie où l’on ressent la très forte inspiration de Genesis, période « the lamb lies down on Brodway », et un final qui se complet dans une forme de progressif/psychédélique/métal.

Le tour d’horizon de la galette se finit sur « Why ». Là encore, une ambiance sombre se développe inexorablement. Accentuée par un duo de voix très contracté. Deux minutes de nonchalance tranchées net par une guitare affutée et coupante, rejoint par des synthés plaintifs pour revenir ensuite dans une ambiance plus feutrée. Des montés chromatiques me rappelant  les vieux Anges du ‘Cimetière des Arlequins’. Le  titre foisonne d’idées, et diverses nuances progressives nous sont proposées tout au long, pour le plaisir de nos oreilles. Je trouve personnellement que c’est la composition la plus aboutie.

Je le dis haut et fort, et sans aucun chauvinisme, Time Structure à des qualités d’écriture très largement au-dessus de la moyenne. L’album sent bon les musiciens qui se donnent à fond et osent des trucs créatifs avec élégance, même si par moment ils mettent volontiers les mains dans le cambouis.

Il y a de très bonnes choses sur l’EP, mais, erreur de jeunesse oblige, il y a aussi des petits trucs qui sont à gommer dans le futur, comme certaines « prises voix » où l’on est faux, et divers petits équilibrages instrumentaux lors des mixages.

Certes, avec des moyens financiers beaucoup plus généreux, une pré-production de meilleures qualités et un gros travail de mixage pour clôturer le tout, nous allons avoir, forcément, un meilleur rendu digne de leurs compositions que je trouve de premier plan.

En attendant, ne boudons pas notre plaisir et profitons de l’instant présent. Quoi qu’il en soit soyez rassuré, vous êtes en présence d’un diamant brut, qui peut se placer en future pépite, s’ils peuvent se donner les moyens évoqués plus haut.

Formation du groupe

Louise Baudu : Voix, Chœur, Claviers, Piano - Loïc Gérard : Voix, Chœur, Guitare - Basile Bouteau : Synté, orgue - Léo Burié : Basse, Chœur - Pierre Desormeaux : Batterie

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