The Art Of Bleeding

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(4.3 sur 5) / Pickup Records
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Rock Progressif

Les italiens de The Watch, connus dans la fin des années 90 sous le nom de The Night Watch, affichent clairement la couleur : ici on aime le son du Genesis des débuts, et on l’assume tout au long d’une discographie riche de pas moins de 9 albums studios, si l’on compte l’album de 1998, « Twilight », paru sous leur première dénomination. La voix gabriélienne de Simone Rossetti, seul rescapé des origines, l’emploi constant du Mellotron, la guitare à 12 cordes, les tournures musicales, tout nous ramène à Genesis, dans un mélange prog symphonique / néo prog de belle facture.

Il aura fallu 3 ans de travail pour cet album-concept dont le synopsis est digne d’un film d’horreur, sans parler de la pochette ! Je cite « Sunset. After missing the last bus, she walks back tentatively to the house she has rented for the summer. A house with memories of holidays long ago. She shuts the door. In the half-light, something catches her eye. A chair has been moved, ever so slightly. And the darkness is deepening.This can’t be good» .

L’histoire démarre par « An Intro » pas particulièrement angoissant, mais au contraire plutôt mélodieux. Le thème que l’on s’approprie très facilement est par ailleurs assez voisin de celui de l’intro d’un certain « Misplaced Childhood ». On enchaine sans temps mort sur « Red », plus inquiétant, avec son synthé, ses riffs d’orgue Hammond. C’est plus du côté de « The Knife » qu’il faut chercher pour qualifier cette piste. Malgré son propos plein de noirceur, « Abendlicht » ne manque pas de passages quasi bucoliques. Au milieu de la piste, les accords répétés à l’orgue évoquent un passage équivalent dans « Danger Money » de UK.

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Sitôt entendu les 3 premières strophes de « The Fisherman » je me suis souvenu avoir déjà entendu ce chant délicatement harmonisé. Il s’agit en fait d’une reprise légèrement raccourcie d’un des morceaux de « Twilight » déjà mentionné plus haut. Franchement ce morceau aurait pu être écrit par Genesis. Son inclusion dans le scénario du présent album semble un peu étrange mais c’est superbe !

« Hatred Of Wisdom » alterne moments sombres au Mellotron et à la basse avec des passages plus enjoués à l’orgue et au chant. Légèreté et mélancolie se dégagent d’ « Howl The Stars Down », court mais apaisant. Tout aussi court l’instrumental « Black Is Deep » nous gratifie d’une superbe intro au piano très Banksienne avant de monter en puissance sur un thème de guitare particulièrement lyrique.

La piste finale, « Red Is Deep » reprend la mélodie d’intro de l’album sur un tempo identique. Après ce démarrage en douceur, puis le son d’un hélicoptère de passage, on passe en mode rock. On réentendra plusieurs fois l’élégant thème d’intro marilionesque qui sert de fil rouge tout au long du morceau. La deuxième moitié de la piste nettement plus instrumentale amène petit à petit à une conclusion grandiose aux claviers.

Si vous jugez The Watch pour ce qu’il est, à savoir un excellent groupe de rock progressif convaincu de la beauté du son des albums de Genesis des années 70, et si de plus vous admettez le parti pris d’une forte ressemblance du timbre de la voix de Simone Rossetti avec celle du 1er chanteur de Genesis, alors la discographie de ce groupe transalpin devrait vous plaire ! Ceci explique aussi, comme le démontre la page web suivante, que le groupe est également un excellent tribute-band de son glorieux modèle. Pour moi qui les suis depuis le tout début, j’ajouterais que ce last but not least « The Art Of Bleeding » est l’un des tous meilleurs !

Formation du groupe

Simone Rossetti : chant principal, Mellotron, synthétiseurs, flûte - Giorgio Gabriel : guitares électriques, guitares acoustiques 6 & 12 cordes, guitare classique - Marco Fabbri : batterie & percussions - Mattia Rossetti : basses, pédales de basse, 6 & 12 -guitares électriques à cordes, chant - Valerio De Vittorio : claviers, orgue Hammond L122, Mellotron, synthétiseurs

🌍 Visiter le site de The Watch →

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