Metropolitan

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(4.6 sur 5) / Autoproduction
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Rock Progressif Rock Symphonique

Un duo anglo-danois, Neil Gowland (guitare) et Steffen Staugaard (claviers), forme l’ossature de Texel. Un premier album paru en octobre 2018, « Zooming Into Focus » exprime clairement par son titre mais aussi sa musique, un hommage à un groupe qui n’est ni anglais, ni danois (en fait en plein entre les deux) qu’il n’est guère besoin de présenter ici. Metropolitan, tout juste sorti en février 2021, moins explicite dans son titre que le premier album, n’en reste pas moins fidèle à un style symphonique instrumental et à des tournures mélodiques et des progressions harmoniques sans toutes assez fidèles à son modèle mais parfaitement remises au gout du jour et réellement inspirées.

En 2 clics sur Internet on trouve que Texel(*) est une ville néerlandaise et que Focus y a joué en 1971. Il faut sans doute y voir plus qu’une coïncidence ! Un autre clic et j’apprends que Niels van der Steenhoven, qui tient la guitare sur pas moins de 4 pistes sur l’album figure en bonne place sur « Focus 9 ».

Tempo rapide et orgue Hammond brillant pour l’entame « Ludo Mentis », et l’impression d’avoir toujours connu ce thème musical caractéristique. Guitare, flûte et même un petit coup d’accordéon vers la fin … Quelle pèche !

Rythme de ballade pour le titre éponyme, et toujours ce super sens mélodique qui fait mouche une fois de plus. « Syncopia » se donne un air plus fusion avec son excellente section rythmique et une partie de flûte agréablement syncopée, sans parler du solo d’orgue et celui de talk-box ! « Sweynssons Slumber » renoue avec un style mélodique directement venu des 70’s et un jeu de guitare que ne renierait pas Carlos Santana.

Ah oui, je ne vous l’avais pas dit, mais l’album « Metropolitan » est exclusivement instrumental. A part bien sûr le délicat « Voluspa », l’exception qui confirme la règle, et qui met en scène un Pete Jones qui ne joue ici ni piano, ni sax mais qui habite le morceau de sa voix suave et parfaitement identifiable. Entrez dans la ronde ou plutôt la polka (hongroise) avec « Polka Magyar Akta Músicâ » et son curieux mais intéressant mélange musique traditionnelle et jazz-rock.

Nouvelle ballade calme avec « Metamorphoses » et une belle intro au piano et à nouveau un thème musical bien tourné et adroitement harmonisé. Après 2’40 d’andante voluptueux, on passe à l’allegro central ou orgue et flûte s’émancipent avant un retour au tempo calme et au thème ample du début. On passe à « Tuileries » où le thème d’entrée à la flûte à quelque ressemblance avec l’Hymne/Ode à la Joie (Final de la 9eme symphonie de qui vous savez). L’articulation entre ce thème (classique) et les intermèdes plus jazz-rock est encore une belle réussite.

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« Flute in Rhapsody » indique apparemment clairement ce qu’on va y entendre. Ce qui n’est évidemment par exprimé dans le titre c’est une immuable ligne de basse (à part dans le passage central) et de riches harmonies lorgnant encore une fois du côté du jazz-rock. Du coup la flûte, c’est surtout la première minute.

Ce que j’apprécie hautement dans cette musique, c’est aussi qu’elle évolue principalement dans les tonalités majeures (ça n’est pas si fréquent) et la dernière piste, « Texel » en est ultime exemple. Sur le CD nous avons droit à un petit extra avec « Epiphanie Nocturne » qui démarre dans un monastère avec un plain-chant, suivi d’une guitare un peu lugubre. Mais tout cela s’éclaircit peu à peu et devient carrément agité sinon festif, ce qui permet à Texel de dérouler une dernière fois son style instrumental caractéristique.

Pas moins de 11 musiciens interviennent sur ce bien bel album de prog symphonique / fusion, instrumental et de haut vol, où flûtes et guitares tiennent le rôle mélodique, quand ça n’est pas l’orgue. Les claviers et la section rythmique sont particulièrement riches et toujours bien dosés. Bon sang, quel son et quelle maîtrise musicale !

(*) Internet m’apprend que c’est aussi une race de mouton (native de Texel), mais là je ne vois pas trop le rapport …

Formation du groupe

Steffen Staugaard: Claviers - Neil Gowland: Guitares - Max Saidi: Batterie - Phil Wood: Basse - Thorstein Québec Hemmet: flûtes - avec: Marco Minnemann: batterie sur 3,11 - Niels van der Steenhoven: guitare sur 1,2,3,5 - Peter Jones: chant sur 5 - Invités spéciaux: Kazumi Suziki: flûte sur 1,11 - Gary Thistlethwaite: basse sur 1,2,8

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