Terror Management Theory

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(4.2 sur 5) / Season of Mist
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Métal Progressif

Comme diraient les médias mainstream lors de leur sujet annuel sur le Hellfest : Parlons maintenant de musique extrême.

Voici un nouveau venu sur la scène Métal Progressif : TEMIC. Nouveau groupe, certes, mais les membres ne sont pas pour autant des débutants. C’est par le biais d’Eric Gillette (guitare) que je suis arrivé jusqu’à TEMIC. J’apprécie énormément le travail de ce musicien au sein du Neal Morse Band, son jeu de guitare à la fois fluide et technique est un régal pour les oreilles. Il est à l’origine de la création du groupe avec son pote Diego Tejeida (claviers) qui a longtemps officié dans Haken. Les deux compères ont partagé la scène dans le Mike Portnoy’s Shattered Fortress en 2017, se promettant alors de former un groupe le moment venu. Et ce moment est venu en 2020 à la faveur d’une célèbre pandémie, donnant lieu à quelques démos qui constitueront le terreau sur lequel TEMIC allait se développer. Pour compléter le line-up, la batterie est confiée à Simen Sandnes (SHINING, Arkentype), et le chant à Fredrik Klemp (Maraton, 22), deux musiciens norvégiens. Le groupe n’a pas de bassiste permanent (décidément…) et c’est Jacob Umansky (Intervals) qui a enfilé le costume de musicien de studio pour l’intégralité de l’album.

Les présentations sont faites, passons à la musique. Ce qui se dégage de ‘Terror Management Theory’ de manière globale est l’excellente complémentarité entre les parties guitares et claviers, ce qui est assez normal vu le processus d’écriture. Celles-ci constituent le squelette des morceaux. Mais, cela ne s’arrête pas là, puisque chaque musicien vient ensuite contribuer de manière significative : que ce soit la dynamique des patterns rythmiques de batterie ou la puissance des parties vocales. De ces associations résultent de véritables chansons, dans le sens le plus respectable du terme.

Après une introduction instrumentale (“TMT”), où la part belle revient aux claviers, et où les bases contemporaines des sonorités sont posées, c’est “Through the Sands of Time” qui déboule. Une rythmique frénétique exécutée avec maestria sert de pot d’accueil. Puis le calme revient et la très belle voix de Fredrik Klemp nous prend par surprise. Sa douceur naturelle tranche avec l’agressivité des parties instrumentales. C’est un des points forts du groupe. Après le second refrain, le pont est une petite tuerie de mise en place, puis place au solo de Monsieur Gillette (la perfection guitaristique au masculin). On entend également quelques chœurs timides, une tendance qui gagnerait à être amplifiée à l’avenir.

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Incroyable chant toujours sur “Falling Away”, complété par une signature rythmique qui s’éloigne du 4/4, et un refrain très bien écrit. J’ai eu une réflexion étrange sur ce titre : si Calogero était accompagné par un groupe de métal, cela pourrait sonner ainsi…

Du pur Métal Progressif, dans les pas de Dream Theater, Haken ou Leprous entre autres, c’est ce qui arrive avec d’abord “Count Your Losses”. Un titre à nouveau puissant et virtuose. Tendez bien l’oreille à 3’30, ce que fait le batteur sur la reprise de l’intro est assez prodigieux. Lorsque “Skeletons” débute, suis-je le seul à penser à “Wasted Years” d’Iron Maiden ? La suite est dans une veine très Prog, développée sur 7 minutes, comprenant : une basse slappée tendance Infectious Grooves, un solo de guitare stratosphérique puis un solo de clavier qui ne l’est pas moins.

Le rythme se calme avec “Acts of Violence” qui permet à Fredrik Klemp d’exploiter sa tessiture vocale et de déployer le côté émotionnel de son interprétation. A mi morceau, poussez les potards, le reste du groupe rentre fort et vient apporter une dynamique plutôt inattendue au titre. “Friendly Fire” est le morceau instrumental de l’album et contient tous les ingrédients développés auparavant par TEMIC. Mais, j’ai beau adorer les instrumentaux, je dois dire que la voix du chanteur principal manque un peu ici. Il est de retour sur “Paradigm”, un titre plus traditionnel dans sa forme.

Une rythmique ‘Classic Rock’ et quasi dansante lance “Once More”. A mi-chemin, retour aux fondamentaux : rythmique lourde puis double grosse caisse à gogo. L’album s’achève avec “Mothallah”, mini-épic qui grandit en intensité tout au long de ses 7’+ pour se terminer en apothéose avec la contribution d’une chorale.

Assistons-nous avec TEMIC à l’éclosion d’un nouveau poids lourd du Métal Progressif contemporain? Le temps le dira. En tout cas, la complémentarité des membres du groupe fonctionne très bien sur ce ‘Terror Management Theory’ qui devrait ravir les amateurs du genre.

Formation du groupe

Fredrik Klemp : Chant - Eric Gillette : Guitares et Chant - Simen Sandnes : Batterie - Diego Tejeida : Claviers - Musiciens additionnels : Jacob Umansky : Basse sur tout l’album - Mosaic Gospel Choir : Chœurs sur “Mothallah” - Garden State Threshold Choir : Chœurs sur “Mothallah

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