Progressions Imaginaires
Par Perilymph
Admirez cette pochette qui fleure bon le psychédélisme des années 60 et 70, ne laissant que peu de doute quant au contenu musical de cet objet discographique. Sortez les mellotrons, les amplis à lampe, les pédales Fuzz! Voici Perilymph et son quatrième album ‘Progressions Imaginaires’, genre de potion capable de ranimer la fibre nostalgique des amateurs de prog psyché. L’album est constitué de quatre titres longs, reliés par des interludes numérotés, le tout encadré par une intro et une outro et entièrement chanté en français.
La courte “Intro” développe un thème sous forme de build up instrumental. Les sonorités caractéristiques sont bien là, petite mention au son de batterie, très sec et précis. Le premier long titre “Les Yeux” est enchaîné sans pause et présente une autre des spécialités du groupe : la ligne de chant est systématiquement doublée aux claviers ou autre instrument. Le titre alterne passages chantés en français (ce qui est assez inhabituel pour être souligné) et ruptures, relances instrumentales, sans aucun souci de démonstration technique futile. Dans la foulée, la guitare acoustique de “Interlude 1” se fond parfaitement avec le morceau précédent et offre une belle mélodie portée par un chant tout droit sorti d’une rêverie. “Loin Du Bruit” arrive sur une dynamique rythmiquement complexe et une petite touche sud-américaine. Le groupe parvient à varier les ambiances, les orchestrations, tout en conservant le même pattern rythmique. Retour d’un petit arpège de guitare sur “Interlude 2” qui reprend le motif mélodique du morceau précédent et la ligne de chant de “Interlude 1”. Belle prouesse. “Aventure” est le plus long morceau du disque. Sur un tempo plus lent et dans une ambiance psyché-planante, il peut évoquer par instant Pink Floyd, la sonorité globale devenant de plus en plus épaisse au fur et à mesure que le titre avance.
Un tempo jazz, presque bebop, embarque “Interlude 3” qui propose des changements d’accords inattendus et me fait songer à une bande originale de série télévisée des années 70. Arrive ensuite le single “Un Instant Ou Deux”, genre de pop psychédélique (“Loin d’ici, sous les nuages, là où le temps m’appartient, je m’enfuie, avant l’orage, dans l’horizon incertain…”), avec guitares “twang”, claviers et bruitages vintages. L’album s’achève sur un ultime Interlude (4) dont le plan de guitare ressemble au début de “Stairway to heaven”, puis l’”Outro” qui reprend le thème de l’”Intro” avec une dose supplémentaire d’orchestration.
Petit ovni anachronique, ‘Progressions Imaginaires’ est un album cohérent et maîtrisé qui ne fait pas de concession à la modernité. Il nous renvoie vers une période de créativité débridée et détendue, bien éloignée des contraintes de rentabilité de la musique actuelle. Alors, embarquons dans cette capsule temporelle et relaxons nous à l’abri du fracas du monde contemporain.
Formation du groupe
Fabien de Menou : Guitare, Basse, Claviers, Percussions Tim Landgren : Guitare, Synthétiseurs Fabian Sliwka : Batterie, Percussions Can Winter : Saxophone
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