The Messenger

Par

(4.3 sur 5) / Autoproduction
Categories
Rock Progressif

Pallas … Voilà un nom bien connu des amateurs de rock progressif et depuis pas mal de temps ! il figure sans conteste dans le panthéon du renouveau du prog initié par Marillion, puis IQ, Pendragon, Jadis, Arena, pour n’en citer que quelques-uns. Quant à moi je les ai découvert il y a une bonne vingtaine d’année, époque où je me suis remis sérieusement à écouter du prog, avec le superbe The Cross and The Crucible. Ce dernier reste pour moi un des tous meilleurs albums estampillés néo-prog. Pour ancien qu’il soit, le groupe a sorti peu d’albums studios : le présent The Messenger, en étant seulement le 8ème. A vrai dire, la formation écossaise à subit d’importantes périodes sans production et il y a près de 10 ans qu’est sorti le pénultième Wearewhoweare. J’avoue d’ailleurs, que depuis le choc de The Cross and The Crucible, j’avais été moins emballé par la suite. Et puis voilà le temps passe, et les annonces d’un nouvel album ont titillé ma curiosité. J’apprends de plus qu’Allan Reed, la « voix » de Pallas est de retour !

On démarre par le grandiose « Signs Of The times » qui alterne habilement moments denses à l’atmosphère lourde avec des passages aériens dans un registre élégiaque. Du très bon Pallas pour commencer. « The Great Attractor », beaucoup plus condensé, fait dans le hard rock. Pas de longs développements ou de surprises rythmiques ici, mais un discours sombre, linéaire et implacable, asséné avec vigueur et précision, survolé par les vocaux inspirés d’Allan Reed.

image

Un motif véloce de piano lance « Fever Pitch », qui renoue avec les alternances entre passages (très) puissants et sonorités plus adoucies, et qui deviennent même évanescentes avant d’aborder le dernier tiers et sa guitare hurlante. Dans « Heavy Air » la voix débute dans un murmure et petit à petit prend de l’ampleur et de l’altitude dans un grand crescendo. Une basse bien sombre, à peine adoucie par les chœurs du Mellotron, rythme cette longue marche désespérée. Ce morceau et le suivant, « The Nine » me semblent incarner à merveille la sentence implacable de Dante Alighieri, Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance. La musique, proprement théâtrale, appelle sans répit l’auditeur à rejoindre les profondeurs. Une fois de plus, le groupe joue habilement des contrastes dynamiques.

Le morceau-titre et terminal, « The Messenger », semble répondre 40 ans plus tard à l’album des débuts, The Sentinel. Faut-il s’attendre à une fin libératoire ou plutôt à un résumé de ce que nous avons déjà entendu ? Les deux en fait. Cette ultime chanson débute dans la fureur, le temps de la canaliser et de la circonscrire définitivement. La musique devient alors cantique dans un style jubilatoire proche du magnifique « Celebration ! » de 2001.

Le moins que l’on puisse dire c’est que cet inattendu nouvel opus de Pallas ne fait pas dans la dentelle. The Messenger (*) signe le retour du groupe avec une musique dense et puissante, souvent implacable voire anxiogène (**), mais qui sait aussi ménager l’auditeur avec des moments sinon de douceur, du moins d’apaisement. Mais n’est-ce pas là la marque de fabrique du groupe ?

(*) https://pallasofficial.bandcamp.com/album/the-messenger

(**) Allez, je vous la fait : Pallas, ton univers impitoyable

Formation du groupe

Alan Reed : chant principal et chœurs - Niall Mathewson - guitares, programmation percussions, chant - Graeme Murray : basse, pédales de basse Taurus, guitare 12 cordes, chant - Ronnie Brown : claviers, programmation percussions, chant

🌍 Visiter le site de Pallas →

Partager cette critique

👇 Recommandé pour vous

True

Par Jon Anderson

4.6 sur 5

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *