So Let’s Go

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(5 sur 5) / Autoproduction
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Rock Progressif

100ème !!!

C’est ma 100ème chronique pour ProgCritique. Pour marquer l’évènement et proposer quelque chose d’un peu différent, j’ai choisi de revenir sur un des albums français marquant de l’année 2024 : ‘from above’ par Lunear (chronique disponible sur ce lien), et d‘échanger avec le groupe via une petite session de questions-réponses à l’occasion de la sortie de leur nouveau single “So Let’s Go”. Je remercie infiniment le groupe au complet : Sébastien Bournier (Batterie, Voix), Jean Philippe Benadjer (Guitares, Basse, Voix) et Paul J.No (Claviers, Voix), d’avoir accepté l’exercice en produisant des réponses très précises qui donnent un éclairage sincère et passionnant sur l’œuvre du groupe.

ProgCritique : Bonjour Lunear. Comment allez-vous en ce début d’année 2025 ?

Lunear : Bonjour et merci de nous recevoir ! On va pas se mentir, on a un peu tous la gueule de bois vu l’état du monde…

ProgCritique : L’album ‘from above’ est sorti il y a un peu plus de 8 mois. Avec le recul, quel regard portez-vous sur ce disque et comment a-t-il été accueilli ?

Lunear : Il a été vraiment très bien accueilli. Nous n’avons pas eu une critique négative. C’est, pour nous trois, une immense fierté, d’abord d’un point de vue musical mais aussi du point de vue technique. C’était un challenge de faire un morceau de 25 minutes, c’en était un encore plus grand de réussir à l’écrire en trois jours seulement. Paul était convaincu que nous en étions capables mais les deux autres beaucoup moins. Finalement Paul avait raison. C’est un (petit) tour de force, à notre niveau d’avoir réussi à faire ça. Et puis la fierté aussi d’avoir réussi le financement participatif et d’avoir pu faire mixer le disque par un professionnel. Le résultat est au-delà de nos espérances et notre musique n’a jamais sonné aussi bien… Bref, la pression est grande pour la suite pour toutes ces raisons. Il va être compliqué de faire aussi bien…

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ProgCritique : Ce disque a la particularité d’être construit selon un format beaucoup utilisé par le passé dans le Rock Progressif, à savoir : un long titre épique occupant toute une face d’un vinyle par exemple, complété par 3 titres plus courts indépendants sur la seconde face. À l’évocation de ce format, quels albums vous viennent en tête ou vous ont servi de référence ?

Lunear : Musicalement, il n’y a pas de référence. C’est uniquement sur le format que nous avons copié ces disques. En fait, nous n’étions pas d’accord tous les trois sur un disque de cette époque. On s’est un peu chambré mutuellement d’ailleurs à ce sujet lorsque nous avons fait les vidéos youtube pour présenter les différents morceaux lors de la campagne de financement participatif. Spontanément JP et Seb ont exposé ‘Atom Heart Mother’ à côté d’eux parce que Paul n’aime pas le disque ou du moins ne veut pas y faire référence. On a continué avec ‘Crises’ de Mike Oldfield puis ‘Tarkus’ de ELP… Et puis ça a un peu dérapé puisque ça a fini de mémoire avec ‘Both Sides’ de Phil Collins et ‘Chansons pour les pieds’ de Jean-Jacques Goldman, deux albums que Paul et JP n’aiment pas du tout. Mais voilà, pour revenir à la question, c’est un hommage aux disques des années 70 dont une face complète était remplie par un seul morceau, même si nous n’avons pas réussi à nous mettre d’accord sur l’album ou même le groupe. Le seul album qui aurait pu nous mettre d’accord est ‘Foxtrot’ mais si on va chercher la petite bête, il ne rentre pas dans le cadre puisque “Supper’s Ready” n’est pas seule sur la deuxième face, il y a le petit instrumental “Horizons” avant. De toute façon, on ne fait pas non plus spécialement du rock progressif comme on en faisait dans les années 70. Et encore moins du rock progressif comme on en fait aujourd’hui. Le prog actuel flirte régulièrement avec le heavy ou avec une technicité exacerbée. Nous sommes des fans de certains groupes de prog (chacun un peu les siens et Genesis, Steven Wilson ou Marillion en commun). Mais nous sommes avant tout des fans d’une musique pop et rock qu’on aime artistique.

ProgCritique : Justement, vos compétences musicales et vos talents d’interprétation sont indiscutables. Cependant, le style de Lunear ne verse jamais dans une complexité hermétique, et reste très accessible à tout genre de public. Est-ce une volonté ? Vous inspirez-vous d’artistes particuliers pour trouver ce délicat équilibre ?

Lunear : Nous sommes fans de Genesis avant tout. C’est cette passion commune qui nous a rassemblés et nourris. Nous n’avons jamais été fans de démonstrations techniques. Ce qui nous intéresse avant tout c’est de servir les compositions. La mélodie, la suite d’accords, les paroles oui. Mais en mettre plein la vue par des parties très complexes juste pour le principe d’en mettre plein la vue, non. On préfère un solo de Gilmour à un solo qui débite 5000 notes. D’ailleurs, aucun de nous trois pense être capable d’en mettre plein la vue techniquement. Et même si nous ne sommes pas contre quelques petits écarts de temps en temps (après tout le disque commence sur deux parties de batteries imbriquées en 9/8), le plus important reste de servir les chansons, pas nos égos. Cela dit, tout cela n’est pas vraiment réfléchi, c’est un constat. Nous écrivons de la musique qui nous fait plaisir avant tout et il se trouve qu’elle est comme ça.

ProgCritique : Vous sortez aujourd’hui un single extrait de cet album « So Let’s Go ». Pourquoi avoir attendu si longtemps pour proposer ce single ? Que contient-il exactement ? Pourquoi avez-vous choisi une distribution uniquement via la plateforme Bandcamp ?

Lunear : Nous aurions dû le sortir plus tôt… En fait, une des contreparties des précommandes de l’album était «un morceau inédit composé spécialement pour l’occasion». Ce morceau dormait sur nos disques durs depuis la sortie de l’album. L’été est venu puis est reparti, pareil pour l’automne, parce que nos vies sont bien chargées à côté. On s’est réveillé récemment en se disant qu’il n’était pas correct de ne pas l’avoir envoyé aux personnes concernées. Et d’un autre côté, nous aimons beaucoup ce morceau inédit. Il aurait été dommage que seule une poignée de personnes l’entendent… Nous avons donc décidé de l’envoyer, évidemment gratuitement, aux personnes qui avaient choisi cette contrepartie et de mettre le morceau dans un single autour de “So Let’s Go” sur Bandcamp. Nous pensons qu’il n’aurait pas été juste que les gens qui nous ont soutenu depuis le début soient les seuls à payer pour l’écouter et c’est pour ça que nous n’avons pas mis le morceau sur les plateformes de streaming.

ProgCritique : Après un album de « chansons », un album concept, un album de reprises, un album typé « Prog », quelle est la prochaine étape pour Lunear ? Un album électro ? Symphonique ? Un conte pour enfants ?

Lunear : Honnêtement, nous ne savons pas. Probablement un autre album de chansons. Cette fois toutes écrites à trois et avec l’ambition de les écrire dans la même pièce comme pour “In Their Eyes”. Comme on l’a dit tout à l’heure, il y a un peu de pression pour réussir à donner une suite à ‘from above’ tant l’album a été bien accueilli. Alors pour éviter ça, le mieux est probablement de faire quelque chose de radicalement différent, tout en gardant l’ADN de Lunear.

ProgCritique : Quels sont vos projets en cours ou futurs à titre individuel ?

Lunear : Paul est en train de retravailler ses anciens disques avec son groupe Midrone pour les publier de nouveau sur les plateformes de streaming. Seb a déjà enregistré quelques batteries pour lui et JP devrait enregistrer quelques guitares…

JP est en train de mixer un album solo de reprises de musiques de Fabio Frizzi pour les films de Lucio Fulci. Il espère aussi finir un disque commencé il y a une quinzaine d’années. Il termine par ailleurs l’enregistrement du nouvel album de son groupe de pop PolarSun.

Seb est en train de réenregistrer le premier album de Sousbock, son projet solo en français, sorti en 2006 sous forme de maquettes. L’idée de ressortir le disque sous forme définitive a émergé en 2016 pour les dix ans du disque mais ça n’a jamais été finalisé. Cette fois, on vise le vingtième anniversaire !

ProgCritique : Vous avez carte blanche : si vous souhaitez passer un message aux lecteurs de ProgCritique, allez-y !

Lunear : Merci ! Vous l’avez lu, le disque a été unanimement accueilli, toutes les personnes qui l’écoutent semblent l’aimer sincèrement… Et pourtant, malgré tout, notre plus grande difficulté est de réussir à faire écouter le disque ! Alors, si vous avez écouté le disque et si vous l’avez aimé, n’hésitez pas à en parler autour de vous ! Mille mercis d’avance !

ProgCritique : Merci encore une fois d’avoir répondu à mes questions et de célébrer ainsi ma 100ème chronique !

Lunear : Merci encore, c’est un honneur pour nous !

Vous l’avez compris, les membres de Lunear sont des musiciens talentueux, ambitieux, et extrêmement sympathiques. Alors si vous souhaitez les soutenir, n’hésitez pas à suivre ces liens :

Merci !

Formation du groupe

Paul J.No : Claviers, Voix - Sébastien Bournier : Batterie, Voix - Jean Philippe Benadjer : Guitares, Basse, Voix

🌍 Visiter le site de Lunear →

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