Quatre ans après l’excellent et double album « Vox Humana », KYROS revient chatouiller nos oreilles avec leur dernier opus « Celexa Dreams », fort de dix titres s’échelonnants, de 1:16 à 14 minutes pour le plus long.
KYROS, est un groupe astucieux et caméléon, qui a su intelligemment, incorporer dans sa musique les influences, maintes fois revendiquées, de formations progressives telles que Marillion et Porcupine Tree. Des compositions qui sur ce « Celexa Dreams » prennent une couleur un peu plus musclée en lorgnant de temps à autre vers RUSH et YES.
A priori énormément d’atouts sont présents pour séduire les aficionados de rock progressif. Après un « In Motion », qui s’étend sur plus de 5 minutes, où se mêlent des influences pop/rock des années 80 et des lignes de basse funky, arrive « Rumor ». Un titre bizarroïde, manquant cruellement de consistance, passons aux choses sérieuses avec « In Vantablack », quatorze minutes de divers climats avec breaks savants et riffs bien saignants. Un rock progressif coloré et inventif où des synthés corsés affichent certaines connotations musicales avec Depeche Mode. Une énorme palette de thèmes s’offre à nous au travers de ce voyage et un final des plus surprenant nous attend. Après tant de débauche, une petite pause ambiante/planante, « Ghost Kids » et là pour nous apaiser. L’aérien « Phosphene », aux effets mono au démarrage de la piste, étoffe son espace sonore dès l’entrée en jeu de la stéréo. Un titre mélancolique et nostalgique, qui après plusieurs écoutes montre toute sa puissance mélodique.
Même constat pour « Technology Killed the Kids III », un chant éthéré, presque religieux, nous accompagne jusqu’au milieu du morceau. La structure de celui-ci se complexifie au fil des minutes et donne prétexte à des interventions tarabiscotées et expérimentales proches d’un jazz/rock musclé. L’intimiste « Sentry » surfe sur une délicieuse ligne mélodique, le chant utilise le vocodeur pour le rendre plus brumeux et distant. Un détour dans les parages de Muse pour « Two Frames of Panic », une mixture musicale qui agit vite sur votre cerveau, et qui prend progressivement possession de votre corps. Pour finir la galette, l’instrumental « UNO Attack » penche franchement du côté de Porcupine Tree, un titre vif et pétillant. Tandis que « Her Song is Mine » calme le jeu avec un morceau un peu fade, dans le style de The Divine Comedy.
Malgré un démarrage en demi-teinte, les compos de « Celexa Dreams » reprennent bien vite le cheminement d’un progressif de qualité. La musique raffinée et audacieuse de KYROS a de quoi séduire un maximum d’amateurs de bonne musique !
Formation du groupe
Adam Warne: chant, claviers - Joey Frevola: guitares - Peter Episcopo: basse - Robin Johnson: batterie