Il y a un an tout juste je découvrais un superbe album, The Way Home. Autant j’apprécie plutôt les musiques avec un fort contenu harmonique et rythmique, autant je ne suis pas insensible à la ligne mélodique, quand elle est de grande qualité. Le cumul des deux n’étant d’ailleurs pas interdit et même fortement recommandé ! Ce côté mélodique élaboré, Andy Foster, i.e. Kite Parade, l’avait parfaitement mis en œuvre dans ce premier opus, à l’instar de ce peuvent faire un Tony Patterson, ou Lifesigns, ESP Project, ou le plus ancien It Bites, pour donner les premiers exemples qui me viennent à l’esprit. Aussi, c’est avec gourmandise et envie que je fais résonner ce nouvel album, Retro, dans mon casque.
La piste-titre inaugure le festival : une voix off, un riff de guitare très volontaire et la batterie nerveuse de Nick D’Virgilio lancent la voix claire d’Andy. Musique directe et lumineuse qui vous met dans les meilleures dispositions ! Après cette entame presto, – il s’agissait d’atteindre l’indépassable vitesse de la lumière -, « Speed Of Light » prend des airs de « funk à consonnances orientales » ? Je m’explique : rythmique funky et lignes mélodiques qui m’évoquent … Lawrence d’Arabie (!). Le refrain est mémorable, et le break instrumental central avec sa basse syncopé et le solo de guitare n’est pas mal non plus.
Après ces deux morceaux plutôt nerveux, « Wonderful », d’une exquise poésie musicale, adopte un style de cantique profane qui n’est pas sans rappeler un maître du genre, à savoir Barclay James Harvest. Guitare acoustique, vocaux célestes, la musique prend peu à peu de l’ampleur … simple et beau !
Un carillon champêtre et des chants d’oiseaux vous accueillent sur l’intro de « Shadows Fall » qui demeure dans l’esprit du morceau précédant. Un jeu de basse puissant, un solo de d’Andy au sax qui donne soudainement une teinte de Pink Floyd à la musique, et un refrain grandiose et solaire vous donnent de quoi passer un excellent moment. « Under The Same Sun », plus prog pop, alterne passages plus sombres et refrain lumineux, l’occasion aussi d’un jeu de guitare en mode hard rock. Le « Merry-Go-Round » conclusif fait évidemment penser au magnifique « Carousel » de Lifesigns, au moins par son titre. Contrairement à ce dernier, le tour de manège débute ici dans de sombres tonalités mineures, et le chant plaintif de la guitare en rajoute sur le côté obscur. En de rares et courtes occasions la musique passe en mode majeur (3’38), avant le retour du thème puissant et déchirant à la guitare. Et puis peu à peu, comme de guerre lasse après ces minutes de balade pesante, le manège prend de la vitesse et la musique de l’altitude. Une guitare rythmique légère, une basse véloce et un solo de guitare cette fois joyeux, font basculer le morceau du côté de l’optimisme. Un dernier solo de sax dans le tempo initial lent et triste, amène sur une coda grandiose.
On attendait évidemment de belles mélodies de cet album, et le résultat est à la hauteur des attentes. Mais que vaut une mélodie si elle n’est accompagnée que d’un jeu instrumental et d’harmonies simplifiés parfois à l’extrême ? Dans Retro (*) on peut compter une fois de plus sur la qualité d’écriture musicale d’Andy Foster, et sur l’implication et la virtuosité des musiciens (Nick D’Virgilio, Joe Crabtree et les autres) pour en faire un grand album de rock progressif. Just wonderful! Isn’t it?
(*) https://kiteparade.bandcamp.com/album/retro
Formation du groupe
Andy Foster : Chant, guitares, basse, saxophone, programmation de clavier - Musiciens supplémentaires : Nick D'Virgilio, Batterie, Piste 1,2,3,4,6 - Joe Crabtree, Batterie Piste 5 - Russell Milton, Basse Piste 5 - Vladimir Kurganov, Fretless Bass, Piste 4 - Steve Bradford, Hammond solo Piste 5 - Daz Atkinson, Solo de guitare. Piste 5 - Jessica Chambers, chœurs, piste 6 - Steve Thorne, paroles piste 5, 6 - Pete Smith. Paroles, piste 3
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