Kinetic Element fait partie de ces groupes que je suis depuis plus de 10 ans, et quand un nouvel album arrive sur les radars de tirs, ça fait tilt immédiatement ! J’ai toujours apprécié le prog symphonique / neo prog à l’américaine produit par ces Virginiens, dispensés dans 3 albums studio réalisés sur la décennie 2009-2019, et il n’y a donc pas de raisons a priori que cela change pour Chasing The Lesser Light.
Un peu d’histoire : Kinetic Element a été créé par le claviérisite Mike Viaggio, et du lineup original ne subsistent que le précité et Michael Murray derrière la batterie. Peu à peu la composition du groupe s’est stabilisée autour de ce duo, avec Saint John Coleman au chant, Peter Matuchniak à la guitare, et Mark Tupko à la basse. A l’écoute de ce 4ème opus, aucun doute, l’esprit initial demeure ! Ce nouvel album nous parle de l’aventure spatiale, des premiers voyages vers la Lune à ceux à venir vers Mars, en cohérence avec l’illustration de l’album.
La piste d’ouverture « First Stage » débute sur un ton grave quasi martial, avant que les sonorités ne deviennent plus limpides laissant place aux vocaux, puis à un nouveau passage martial. Le break instrumental à la Gentle Giant donne de la vitesse et du caractère à l’ensemble avant le retour aux atmosphères du début tour à tour pesantes et aériennes.
La piste-titre de près de 20 minutes, Chasing The Lesser Light, est un festival de ce que sait faire le groupe sur le plan instrumental. La première partie qui fait la part belle à la basse et aux synthés est grandiose et prend même des accents héroïques quand la voix s’en mêle. Changement total de style à partir de 8’30 où le piano électrique bat le rappel pour un passage bondissant d’allure très west coast. Après 13’30, le tempo s’accélère encore pour un court mais intense déchainement musical dans le style hard rock avec un orgue aux accents blues. La coda, très mélodique avec le synthé survolant l’ostinato de la basse, est excellente.
« Radio Silence » nous offre d’abord une belle balade mélodique mettant en scène le fils d’un astronaute. Un refrain pop-rock amène comme souvent dans l’album sur un break instrumental plus virtuose, et un passage vocal très poétique, bien accompagné par le piano électrique et une basse (à la Chris Squire).
On enchaine sur un « We Can’t Forget » très volontaire et très rythmé dans sa longue intro instrumentale. La perspective d’un voyage vers mars prend même des allures assez jouissives, avant un break aux alentours de 8’, sans rapport musical direct avec ce qui précède. De longs accords au synthé ponctué de coups de cloches et de roulements de caisse claire amènent sur un passage final reprenant les thèmes de l’intro.
Le dernier quart d’heure est occupé par « Door To Forever » qui, lors de ses multiples développements musicaux, semble faire quelques clins d’œil à Pink Floyd : The Great Gig In The Sky ou plus loin une ligne de basse rappelant Money. A une première partie où le chant est très déclamatoire, succède justement la partie bien rythmée par la basse que j’évoquais précédemment. Encore beaucoup d’idées musicales dans cette dernière pièce, notamment ce ton déclamatoire un peu dans le style d’une comédie musicale ou de Queen, même si la voix de St. John Coleman n’a pas le coffre ni la richesse harmonique de F.M.
Chasing The Lesser Light (*) distille une excellente musique qui fait penser à ELP pour la richesse des claviers, ou Asia pour le style mélodique. Très bon album de prog symphonique à découvrir !
(*) https://kineticelement.bandcamp.com/album/chasing-the-lesser-light
Formation du groupe
Mike Visaggio : piano, orgue et synthétiseurs - Michael Murray : batterie - Mark Tupko : basse - Saint. John Coleman :Chant - Peter Matuchniak : guitares
🌍 Visiter le site de Kinetic Element →