Miles From Nowhere

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(4.6 sur 5) / Inside Out Music
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Rock Progressif

En matière de rock progressif, l’école suédoise, pour autant qu’on puisse la caractériser en quelques mots, brille depuis de nombreuses décennies dans les catégories prog symphonique et prog metal, genres portés par des groupes devenus maintenant des « classiques » et des références mondiales dans leur domaine. D’un côté le terrain suédois est donc très favorable au prog symphonique (celui dont il va être question avec cet album), d’un autre côté pas facile de s’extraire d’un inévitable comparatif avec Änglagård, The Flower Kings, Kaipa, Karkamanic, Moon Safari, pour en lister quelques-uns. C’est pourtant à mon humble avis ce qu’a réalisé Jonas Linderg avec son Miles From Nowhere, sorti de … nulle part en ce qui me concerne ! Mon collègue Gabriel, Maître Chroniqueur Emérite à Progcritique, ne s’est pas trompé lorsqu’il m’a donné cet album en me disant simplement « Tiens, ça c’est pour toi ! ». Aurait-il eu vent de mon appétit immodéré pour la chose symphonique ?

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Jonas Lindberg

Fondé en 2012, Jonas Lindberg & The Other Side, notre ami suédois et bassiste sort en 2013 un EP, The Other Side qui donne son nom définitif au groupe. Un Pathfinder en 2016, et puis le récent Miles From Nowhere étoffe une discographie en devenir, n’en doutons pas ! « Secret Motive Man » commence par vous délivrer un puissant riff dans l’oreille gauche, qui ne tarde pas à atteindre la droite. La musique se déploie sur un intéressant balancement rythmique et une mélodie franche et claire. Ce rock volontiers musclé est adroitement entrecoupé de motifs folkloriques du plus bel effet. Voilà les choses sont lancées !

Réécrit à partir d’une impro de Jonas Lindberg et Jonas Sundqvist, « Little Man » s’adresse à l’enfant qui est en vous par le truchement d’une ballade blues rock / pop rock dont la mélodie ample et lumineuse rappellera quelque Kansas (le violon en moins). Sur le thème des quatre saisons et conçue il y a près de 20 ans par Jonas Lindberg et Joakim Wiklund alors copains d’école, « Summer Queen » nous propulse dans une épopée musicale de haute tenue, toute en contrastes. La reine de l’été incarnée ici par Jenny Storm nous régale d’abord d’un chant aérien et chaleureux, avant que la musique ne prenne une tournure plus heavy prog. Après un climax (8’30), un court moment acoustique très dépouillé se met en place. Nouveau climax (11’25) et la reine de l’été fait son retour. Belle pièce progressive !

Dans ce registre de prog symphonique « Oceans Of Time » n’est pas en reste. Son thème d’intro avec son balancement ternaire, qu’on entendra de nombreuses fois, est de ce ceux qui « impriment » immédiatement et durablement : une sorte de mélopée folk à tonalité légèrement moyen-orientale (pour faire simple !). Plus loin on passe en mode jazz-rock avec guitare rythmique et solo de guitare électrique, sans oublier l’éternel Hammond. Une dernière exposition de ce fameux thème hypnotique et tout s’arrête. Voilà sans doute un des sommets de l’album.

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« Astral Journey » est un petit bijou de prog folk instrumental et donne à entendre un autre thème musical qu’on s’approprie immédiatement. Il y a du Jethro Tull dans les parages ! Les passages à la guitare acoustique sont particulièrement soignés. « Why I’m Here », avec son joli balancement en 7/8 et son thème d’intro qui dégage un petit air de « So What », propose des sonorités plus rock classique, et se révèle très accrocheur. Joel, frère de Jonas tient la guitare pour l’occasion.

On arrive maintenant à la piste-titre de plus de 25’, enchainant pas moins de cinq parties. Après la Reine de l’Eté, c’est maintenant le Roi des Fleurs, Roine Stolt en personne qui vient contribuer à cette grande fresque sonore. Une ouverture instrumentale majestueuse lance bientôt au synthé un thème rapide et bien syncopé, auquel répond une guitare grandiose. Un peu avant 5’, la 2ème partie évoque dans son intro une chanson des Beatles, façon « Strawberry Hills ». Vers 11’, la 3ème partie fait plutôt référence au heavy prog avec orgue et riffs à la Deep Purple, mais les vocaux et chœurs aériens ajoutent une belle touche de lumière. La 4ème partie (un peu avant 16’) nous gratifie d’une jolie ballade pastorale, acoustique et flûtée. La dernière partie revient au grandiose du début, l’occasion d’apprécier l’excellente prestation vocale de Jonas Sundqvist et le solo de guitare acéré de Roine Stolt. Une dernière série d’accords, un bref motif au piano et un étrange coup de cloche final mettent un terme à ce foisonnement musical qui résume à lui seul le style et les influences de Jonas Lindberg.

Pas de doutes cet album de Jonas Lindberg & The Other Side ajoute une belle contribution à la branche suédoise du rock progressif symphonique et du prog tout court ! Les idées musicales sont claires et bien organisées, parfaitement exécutées, ce qui fait de Miles From Nowhere une des très belles surprises de ce début d’année !

Formation du groupe

Jonas Lindberg : chant, basse, claviers, guitares, mandoline - Jenny Storm : chant principal -Simon Wilhelmsson : batterie - Calle Stålenbring : guitares solo - Nicklas Thelin : guitare - Jonas Sundqvist : chant - Jonathan Lundberg ; batterie -Maria Olsson : percussions - Joel Lindberg : guitare - Avec: - Roine Stolt : guitare solo (7)

🌍 Visiter le site de Jonas Lindberg & The Other Side →

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4 sur 5

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