Jon Anderson, le mythique et mystique fondateur et chanteur de YES … Une voix unique qui vous transporte et vous transforme. Difficile de dissocier le musicien du groupe qu’il a accompagné pendant de nombreuse décennies Il est vrai qu’on parle beaucoup du YES avec Jon Anderson, qui serait le « vrai » YES, avec celui sans Jon qui ne serait plus tout à fait du YES. Je suis tout de même de ceux qui pensent que le collectif anglais à toujours été supérieur à la somme de ses parties, un peu comme des particules élémentaires qui s’associent pour donner atomes et molécules, acquérant ainsi des propriétés tout à fait étonnantes par le jeu des forces d’interactions. C’est aussi l’occasion de redire l’immense rôle qu’a tenu un Chris Squire dans la cohésion et la réussite d’un groupe hors norme. Il faut aussi ajouter que les derniers albums du groupe, sans les deux musiciens précités, n’auront pas obtenu le label de Grand Album de YES, sans toutefois non plus en minimiser les mérites. Bref, dans ce contexte et à ce moment de l’histoire, on peut affirmer que cet album d’Anderson était pour le moins attendu !
Un petit mot tout de même à propos du Band Geeks à l’œuvre sur cet album. Sous la houlette de Richie Castellano (membre du BOC), s’établit successivement un podcast audio, puis un groupe Youtube qui reprend pas mal de classiques rock et pop, dont quelques morceaux de YES. Cela a semble t’il convaincu Jon Anderson de réaliser une tournée avec le groupe et de produire ce nouvel album, True.
Commençons par la pochette de l’album : Bof … c’est au moins aussi original qu’un disque d’Aimable avec son accordéon ou de Mireille Mathieu … Allons, le meilleur est sûrement à venir !
« True Messenger », une chanson dynamique et pleine d’allant, ouvre l’album sur des sonorités proches du YES « commercial » des années 80, sans renier les chansons plus courtes de la décennie précédente. Un peu de guitare et de basse hard rock pour corser les choses, et voici les choses bien lancées ! Quant à « Shine On », il est de cette même veine de pop-rock, avec le petit plus d’une ligne de basse à la Squire. Plus ambitieux, « Counties And Countries » donne cette fois à entendre la voix de Jon dans la tessiture et le timbre de sa jeunesse, avec des passages new age inimitables et un développement symphonique souvent grandiose. Ne cherchez pas ici le son de guitare de Howe, lui aussi inimitable, mais qu’importe, c’est très bon.
Une courte ballade au tempo lent, « Build Me An Ocean », distille un agréable moment plein de poésie. Une autre pièce énergique, « Still A Friend », nous offre un rock funky un peu échevelé et brouillon dans sa première moitié, plus posé et convaincant pour la suite. « Make It Right » s’ouvre sur un chant accrocheur et une guitare acoustique, une sorte de « Turn Of The Century » en puissance ? Non pas … C’est propre, c’est beau, souvent entrainant, mais un parcours harmonique sans surprise, et pas de frissons dans le dos, même pas au moment des chœurs façon église américaine de la fin … N’ayant pas trouvé trace d’une première partie, je crois comprendre que « Realization Part Two » prolonge en fait le morceau précédent dans son ambiance gospel sur des harmonies une nouvelle fois très convenues.
Nous voici maintenant au pied des quasi 17’ de « Once Upon The Dream ». Cela débute par une litanie vocale à la « The Revealing Science Of God » du plus bel effet. Le YES classique, celui de l’âge d’or, se met en place, en nous replongeant dans les œuvres de l’époque, mais sur un matériau musical original. Une première grosse transition (vers 7’30) nous emmène dans les hauteurs éthérées et oniriques qu’avaient conquises l’indétrônable « Awaken », et le retour de la litanie vocale initiale est magique. Un break instrumental décidé et d’allure martiale relance Jon pour la dernière partie vraiment solaire. Awaken ? Pas tout à fait, mais on s’en approche ! Pour terminer, « Thank God », un autre de ces cantiques andersoniens (par construction !), en guise de remerciement à sa femme, clôt l’album sur une note joyeuse, en toute simplicité.
On ne peut que saluer la performance vocale, la jeunesse d’esprit et la créativité qui habitent cet incroyable musicien qui va fêter ses 80 ans ! Le sexe des anges ? Nul ne le connait … mais à coup sûr on connait leur voix ! Je vous laisse le soin de déterminer selon vos critères et votre propre sensibilité si nous avons là un album de YES qui ne dit pas son nom, ou pas. A vrai dire peu importe, True est un album de haut niveau, et s’il contient quelques facilités et tournures un peu trop consensuelles, les temps forts entrainent tout le reste.
Formation du groupe
Jon Anderson : chant - Richie Castellano : basse, guitare - Rob Kipp : guitare, claviers - Chris Clark : claviers - Andy Graziano : guitare, basse - Andy Ascolese : batterie
🌍 Visiter le site de Jon Anderson →
Jon Anderson made an iconic album. It proves Yes cannot do without his voice and creativity. The guitar-doodle version of Yes that tours now, cannot compete with this album. The only one that hits the mark in today’s version of Yes is Billy Sherwood, he does a mean replication of Chris’s basslines.
I hope Jon will find the strength to make another on with the Geeks.
My other hope is that Jon, teams up with Rabin, Kaye and Sherwood for a stunning album. Since Bill Bruford is retired, any drummer will do, but how about Terry Bozzio?