Nom de scène du signore Sergio Caleca, habelard2 signe son huitième album, collection de 11 morceaux instrumentaux composés ces dernières années et regroupés sous le titre « Noises ». Qu’on se rassure, ce titre n’est pas prétexte à un déluge d’élucubrations cacophoniques post-modernes oscillant entre le cérébral et l’inaudible, voire les deux à la fois, mais une collection d’impressions musicales très mélodieuses, faisant la part belle aux claviers, et incluant quelques bruits de la vie courante dans les intros, d’où le titre ! CQFD.
Allez, avant de parler musique, ce qui est quand même l’objet de ProgCritique (nos statuts sont très clairs sur ce point), attardons-nous un peu sur l’étymologie du nom haberlard2, qui ne laisse pas de nous intriguer … Je vous la fait courte : il est constitué du patronyme d’une grand-mère italienne (Nonna) Abelarda, héroïne d’une BD de 1955, connue également en France sous le nom de Tartine, puis transformé en identifiant email auquel il a été décidé arbitrairement d’ajouter un h au début, et un nombre à la fin pour satisfaire aux exigences orthographiques du provider internet !
On démarre avec le bruit caractéristique du train au passage des rails. Depuis l’étonnant « Pacific 231 » du grand Honegger, les évocations ferroviaires en musique ne manquent pas : « Last Train Home » de Pat Metheny (un must have), plus récemment Métronhomme et son « I Treni di Gabo », et vous en connaissez sûrement d’autres. Le « Last Train » de habelard2, moins directement évocateur que les exemples précités, est une jolie ballade (en Italie je suppose) avec claviers et délicates guitares. Magnifique début. La même idée est poursuivie dans les morceaux suivants, « Water Drops », « Step By Step », « Coffee Break »,faisant varier la palette sonore. Le titre éponyme, un peu plus développé que les précédents, juxtapose 3 parties très contrastées. Si la maîtrise du clavier n’est plus à démontrer, celle de la basse n’est pas mal non plus.
Après cette pièce centrale, on revient au style précédent avec les évocations musicales « Mediterraneo », « Inquietanti Presenzie », et « Nektar » …les titres parlent d’eux-mêmes. Que dire du superbe et saisissant « Pandemonio » (que l’on traduit par chaos ou grand bazar, il me semble… attention aux faux amis). « Rimorsi e Rimpianti », la pièce la plus mélancolique de l’album, nous amène sur le « Fine delle Trasmissioni » qui clôt magnifiquement tout ce bruit, agencé avec une belle maîtrise !
En musicien accompli et expérimenté, Sergio Caleca, démontre ici sa science instrumentale : claviers bien sûr, mais aussi guitares et basses, l’inusable Mellotron et même un peu de mandoline, et j’en oublie sans doute. Côté composition musicale : un vrai plaisir pour les oreilles, et une musique sacrément positive. Prog instrumental moderne, sonorités Canterbury, du souffle et aussi de la délicatesse … bref le « Noises » de haberlard2 n’a de bruit que son titre, et de toutes façons j’aime beaucoup le bruit italien en général !
Formation du groupe
Fin de l'enregistrement en mai 2020 à Milan (Italie). Tous les morceaux et arrangements par habelard2. Montage, mixage et mastering par h2. Dessin d'art et graphique par h2 (récupéré et assemblé à partir de croquis de jeunesse). Merci à "Freesounds.com" pour quelques bruits de fond.
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