Displace est un quatuor américain qui s’épanouit sous le ciel clément de la Floride, à Tampa (*) plus précisément. Bon, autant être clair dès le début, nos musiciens font plutôt dans le jazz-rock avec de belles touches funk et disco, comme en attestent leurs deux premiers albums. Cependant, à l’écoute de leur dernier album studio, Accidental, il me semble que de nombreux développements musicaux présents sur l’album peuvent se voir attribuer le mot-clé « rock progressif ». A vrai dire peu importe, l’album est excellent, et c’est quand même ce qui compte finalement !
Un peu de bibliographie m’apprend que le groupe a dans ses projets une suite-concept de 4 albums, dont Accidental constitue le 3ème volet. On démarre par un court mais intéressant « Redefine », plutôt pop-rock, mais d’une belle écriture et riche mélodiquement parlant. « Caverns » se met immédiatement au groove, notamment à l’aide d’un très court motif récurrent au clavier qui parcourt l’ensemble du morceau, et d’une très belle rythmique qui swingue. Comme sur la première piste, le refrain prend volontiers un style d’hymne volontaire et positif.
Après ces deux premiers morceaux plutôt jubilatoires, « Crippling Self Doubt » déroule une musique plus sombre et torturée, sous l’emprise d’une ligne de violon électrique très expressive. A une lente complainte instrumentale, succède une seconde partie sous forme d’un excellent jazz-rock façon Jean-Luc Ponty.
« Last Of Their Kind » se révèle être un excellent heavy prog d’école. Plus de traces d’harmonies jazz ou R&B ici, mais une musique puissante et affirmée, survolée par l’excellente voix de Chris Sgammato. Puissance sans agressivité, tout ce que j’aime dans ce style !
Le contraste n’en est que plus saisissant avec « Scarecrow», sa mélodie à la Steely Dan et son style west coast. Nous arrivons à l’étonnant « Rabbit » qui me fait penser au son des Crusaders. Magnifique morceau qui fait la par belle à la rythmique et au sax. De façon un peu surprenante, le morceau change totalement d’esprit dans sa seconde moitié, pour laisser place à un tempo plus sage et linéaire, laissant le violon exprimer une musique pleine d’allégresse.
Le final, « Saving Myself », qui fait la part belle au duo piano / voix, est une superbe chanson pop-rock : harmonie blues, mélodie à la Beatles. Que de variétés dans cet album !
Une belle surprise que cet Accidental (**) réalisé par des musiciens brillants et qui aiment à brouiller les pistes musicales en jonglant entre les styles sans s’attarder sur aucun : jazz rock, funk, R&B, pop, heavy, prog … Ils savent tout faire, et le résultat est convaincant et très enthousiasment je dois dire !
(*) Si vous trainez dans le coin, ne manquez pas d’aller visiter le Musée Salvador Dali, à quelques encablures de Tampa.
(**) https://www.displacemusic.com/
Formation du groupe
Chris Sgammato : chant, Saxophone, Guitares Chris Barbosa : Violon électrique, claviers D Truth The Professional : Basse, Synthés Evan Thibeault : Batterie
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