Theory Of Tides

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(4.1 sur 5) / Escape Music
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Heavy Rock Métal Progressif Rock Progressif

La première chose qui a retenu mon attention lorsque j’ai découvert cet album, c’est sa pochette (superbe) et puis son titre (intrigant). Quelques clics et écoutes « en diagonale » plus tard, et l’album est sur la liste des chroniques à venir. Un peu de lecture et j’apprends que Steve Newman décide en fin 2017 de lancer Compass qui sortira un premier album en 2020, Our Time On Earth, et puis ce Theory Of Tides, album-concept traitant des faits et gestes de l’immense Galilée. Si ce dernier n’a pas « théorisé » les marées (les grecs anciens Héraclide et Pline l’Ancien avaient déjà correctement identifié les effets de la lune et du soleil sur les masses océaniques, au milieu d’hypothèses parfois un peu farfelues), il avait imaginé se servir de celles-ci pour prouver la rotation de la Terre autour du Soleil et autour d’elle-même, idée intéressante (mais son raisonnement se révélera faux).

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ProgCritique n’étant pas un organe dédié aux avancées scientifiques pas plus qu’aux lois de l’attraction et de l’inertie régissant l’ordonnancement des marées, revenons à la musique de Compass. Le quatuor Steve Newman, Ben Green, Dave Bartlett, Toni Lakush, déjà à l’œuvre en 2020 est ici reconduit. Estampillé prog metal / heavy prog, le style rappellera Porcupine Tree, Rush, Saga, Dream Theater, en tous cas un prog conquérant et très mélodique pour ce qui me concerne.

On démarre par un superbe « Mountains On The Moon », qui nous rappelle que l’illustre astronome a consacré beaucoup de temps à l’observation de notre satellite notamment pour découvrir les montagnes lunaires et tenter d’en mesurer les altitudes. Une révolution, eh oui Aristote avait tout faux : les astres ne sont aucunement des sphères parfaites aux surfaces lisses et sans défaut. Ah oui, la musique : après une intro très mélodique au piano, elle devient puissante, peuplée de riffs de guitare façon mitrailleuse. Le chant est excellent. Une très belle entrée en matière !

« Searching For Answers » sur fond de basse, alterne riffs lourds de guitare et claviers plus aériens, dans des sonorités assez néo-prog tirant souvent sur le métal, façon Arena. On peut dire la même chose de « The Assayer ». Très beau travail mélodique et harmonique sur ces deux pistes. On laisse (un peu) de côté le métal avec « Once In A Lifetime » qui nous propose une ligne du chant claire et aérienne façon Spock’s Beard, bien secondée par une guitare et une batterie toutes deux inventives.

Les 3 morceaux suivants forment un triptyque, « The Laws Of Nature », d’une vingtaine de minutes. « Fly To The Sun » vaut surtout pour sa 2eme partie qui débute chant et piano avec un joli balancement. Le retour du motif répétitif de 4 notes au piano qui servait d’intro vient conclure cette première piste. « Gods Only Knows » nous gratifie d’un thème d’abord énoncé à l’orgue solo de façon plutôt originale. La suite est plus conventionnelle. Le 3ème volet, « This Pendulum Swings » fait notamment référence aux expériences dites du Pendule de Galilée qui démontrèrent in fine la conservation de l’énergie mécanique. Musicalement, la piste délivre à nouveau un néo-prog bien charpenté, avec d’intéressants passages plus aériens à l’orgue (en autres dans l’intro).

L’histoire se clôt sur la piste-titre, tout d’abord dans la douceur d’une ambiance marine et des arpèges de la guitare acoustique, de façon plus énergique ensuite, fidèle au style général de l’album. Un dernier solo de guitare assez acéré de Steve Newman et 3 coups assénés à la guitare terminent l’aventure.

Vous l’aurez compris, « Theory Of Tides » (*) ne se prend pas par le petit bout de la lorgnette, ici Compass voit grand ! L’hommage musical à Galieo Galilei est à la mesure de cet esprit universel, et si quelques doutes peuvent se percevoir dans le discours sonore, le style global est ample et déterminé, avec en prime une belle réalisation portée par d’excellents musiciens.

(*) Disponible à l’écoute sur les plateformes habituelles.

Formation du groupe

Ben Green : chant - Steve Newman : guitare, claviers - Dave Bartlett : basse - Toni Lakush : batterie

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