G.Nova - Misen - Kaerizaku

Formé en 2006 G.Nova originaire de la région parisienne a produit à ce jour un album instrumental « l’Ecorce sensible » sorti en 2009 et un EP intitulé « Misen » en 2014. Fort de son succès l’EP est rapidement épuisé, G.Nova décide alors de le rééditer sous le nom de « Misen – Kaerizaku » augmenté d’un titre supplémentaire inédit enregistré en live.

Parce que parfois il est dommage de laisser passer un bon album, le temps n’ayant pas d’emprise sur la qualité des compositions et des interprètes, il est temps de découvrir ou de redécouvrir « Misen-Kaerizaku » , l’oeuvre de G.Nova qui nous propose un album fortement axé et inspiré par le Japon.

L’aspect folklorique est très présent dans les six titres de cet EP, puisque que l’on peut découvrir au fil de l’écoute des instruments traditionnels japonais comme le tsuzumiun (tambour japonais) et le shamisen (luth à manche long) de plus les paroles chantées avec grâce et légèreté par Yume sont en langue japonaise.

Les influence nombreuses que nous retrouvons dans la musique de G.Nova s’étendent de la musique classique de Prokofiev aux envolées planantes du Pink Floyd en passant bien sur par les musiques traditionnelles, difficile d’imaginer ce que cet aréopage hétéroclite peut nous proposer et si cet amalgame pouvait faire preuve d’originalité sans tomber dans les travers du genre ?

Toujours est-il que dès la première écoute de « Misen-Kaerizak » la mayonnaise prend, il nous est servi une musique fraîche et sophistiquée, techniquement parfaite, loin de s’enfermer dans une sorte de surenchère aux instruments et interventions folkloriques plus préjudiciables que bénéfiques, G.Nova utilise avec parcimonie et justesse la modernité et le traditionnel pour arriver au juste équilibre qui profite à l’auditeur sans le lasser.

Sans faire l’analyse détaillée titre par titre, il se dégage de « Misen-Kaerizak » une ambiance sereine et apaisée. Le morceau d’ouverture « Misen san » illustre parfaitement mon propos. Les autres morceaux parés de mélodies enjôleuses coulent limpides, incorporant avec réussite des rythmes et des harmonies qui n’ont pas forcement leurs racines dans le rock traditionnel. La maîtrise instrumentale des musiciens est de mise tout au long des 6 titres en commençant par Yume, son violon lancinant et sa voix aérienne et délicate, Kasumi et le son cristallin de sa guitare et ses nappes de claviers captivantes et Kowasu omniprésent, avec une précision métronomique et impressionnante des percussions.

l’inédit live « Le Bosquet Aux Papillons » en bonus par rapport à la première édition, dénote légèrement par rapport au reste de l’album, beaucoup plus rock progressif et moins folk si l’on peut dire, nous indique peut être la nouvelle direction musicale que souhaite prendre G. Nova pour le deuxième album que le trio a en préparation ?

Par le biais d’utilisation d’instruments traditionnels japonais, de sonorités contemporaines et l’apport d’effets synthétiques enrobant la voix subjuguante de Yume, G.Nova à tout pour nous séduire.