Antimai constitue le 9ème album studio de ce groupe américain dont je n’avais encore rien écouté à ce jour et qui, aux dires des spécialistes, sonne un peu comme The Mars Volta ou XTC. A l’écoute d’Antimai j’y rajouterais également quelques touches de Chicago.
Selon Casey Crescenzo, le leader du groupe : “Antimai fait office d’atlas de la dernière métropole d’un monde fictif, explorant sa hiérarchie sociale de l’extérieur vers l’intérieur”. The Dear Hunter reprend ici le principe des zones circulaires concentriques utilisées par Dante Alighieri pour illustrer son Enfer, en s’arrêtant toutefois au nombre huit. On commence donc l’exploration par l’anneau extérieur, « Ring 8 – Poverty » avec son ostinato de xylo / vibraphone et ses airs cuivrés, qui donne dans un pop rock élaboré. Dans une critique vue sur le net, il est mentionné Joe Jackson. Bien vu, c’est exactement ça ! En tous cas la pauvreté ne semble pas accablante à écouter cette première piste. Idem pour « Ring 7 – Industry » décidemment bien funky / R&B (limite disco) et qui fait penser à Incognito.
Le côté futuriste se ressent mieux dans « Ring 6 – LoTown », du moins dans son intro assez désincarnée, puis dans les sons électroniques. On ensuite crescendo vers une fin plutôt radieuse. Les sonorités Chicago des seventies je les retrouve dans l’étonnant « Ring 5 – Middle Class ». On appréciera le ralentissement de tempo vers 2’30, qui nous amène sur un film au ralenti baigné de musique et de vocaux célestes. On continue sur un R&B cuivré de qualité supérieure. « Ring 4 – Patrol » me fait penser à Matt Bianco. Le dissonant et dérangeant « Ring 3 – Luxury » se révèle avant tout assez imprévisible. La tension accumulée dans les quatre premières minutes se libère dans un rythme jouissif et festif ponctué au xylo (ou équivalent).
La nature semble plutôt luxuriante dans la zone 2 (« Ring 2 – Nature ») au vu de la musique qui ne me semble pas décrire un jardin à l’anglaise mais plutôt un jardim botânico, rythmes latins faisant foi ! Non, « Ring 1 – Tower » n’est pas un inédit de Michael Jackson, mais côté funky et groovy, rien à redire. La dernière minute, plus lourde et empâtée est aussi moins convaincante, de même que la fin abrupte.
Pour le groupe originaire de Providence, RI, ce nouvel album-concept, sur un propos futuriste et dystopique, se veut néanmoins étonnamment entrainant et à tendance fortement funk et jazz. Voilà un disque vraiment intéressant à parcourir et une riche discographie à explorer (du moins en ce qui me concerne pour ce dernier point !)
Formation du groupe
Casey Crescenzo : chant, guitare, orgue - Nick Crescenzo : batterie & percussions, chœurs - Maxwell Tousseau : guitare, claviers, percussions, chœurs - Robert Parr : guitare, claviers, chœurs - Nick Sollecito : basse
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