Atlantis

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(5 sur 5) / SILVER LINING MUSIC
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Métal Progressif Rock Progressif

Si le groupe suédois Soen est créé dès 2004 par le batteur Martin Lopez (Amon Amarth, Opeth) et le guitariste Kim Platbarzdis, il faut attendre 2010 et l’arrivée du bassiste Steve DiGiorgio (Iced Earth, Death, Testament) pour que le groupe sorte de sa longue période d’hibernation.

Leur carte de visite, Cognitive (2012) qui évolue dans une veine Tool/Opeth est acclamée par la critique et les impose alors comme un groupe à suivre.

Tellurian (2014), second album du combo enregistré sans Steve DiGiorgio lui permet de s’éloigner de ses illustres influences (sans les renier totalement) et de développer son propre style.

Les trois disques suivants de Soen, Lykaia (2017), Lotus (2019) et le plus récent Imperial (2021) assoient définitivement le statut de valeur sûre du groupe qui jouit dorénavant d’une place de choix dans le paysage metal progressif mondial.

Il n’aura donc fallut que dix ans et cinq albums de haute tenue pour que Soen s’impose comme un incontournable du genre.

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Étape obligée pour tout groupe qui atteint une certaine maturité et le niveau de notoriété qui va avec, c’est avec un «faux» live nommé Atlantis (double LP, DVD) que Soen nous revient aujourd’hui. Faux parce que celui-ci a été capté sans public aux légendaires Atlantis Grammofon Studio de Stockholm, Live puisqu’il a été enregistré en direct, sans overdubs ou de corrections après coup.

Soen ne se contente pas de nous offrir un simple album live mais bien une relecture de douze de ses titres les plus emblématiques. Pour cela, le groupe s’est alloué les services d’un orchestre de huit musiciens classiques ainsi que de choristes afin de donner à sa musique puissante et mélancolique une nouvelle dimension. 

Si la setlist fait la part belle aux travaux les plus récents du groupe avec cinq titres d‘Imperial et  quatre de Lotus, elle n’en oublie pas pour autant les albums les plus anciens avec deux titres de Lykaia et un de Cognitive. Seul l’excellent Tellurian n’est pas représenté ici. À la place, le groupe nous gratifie d’une reprise de «Snuff» de Slipknot et d’un nouveau titre «Trials».

On serait tenté de penser que Soen sacrifie à la mode de l’album «symphonique» sur lequel nombre de groupes se sont cassé les dents, mais c’est sans prendre en compte la charge émotionnelle déjà présente dans la musique du quintet et il faut se rendre à l’évidence, la musique de Soen est faite pour ce genre d’exercice. Du premier au dernier, chaque titre est une merveille tant par l’interprétation du groupe que par les interventions de l’orchestre et des choristes qui, loin de juste embellir les morceaux, leur apportent ici un véritable plus voire change totalement leur configuration  sans pour autant changer leur sens premier.

Une partie des titres gagnent en douceur («River», «Illusion», «Lucidity») sans pour autant perdre leur urgence (« Lunacy », « Monarch », « Jinn », «Modesty», «Savia») mais celle-ci s’exprime au travers des cordes, du piano et des chœurs plus que par des riffs de guitare agressifs.

Si l’orchestre apporte indéniablement un supplément d’âme à la musique des suédois grâce aux arrangements ciselés par Lars Åhlund (en plus de se charger du piano et de la guitare rythmique),  ils ne sont bien sur pas étrangers au succès de la formule.

Le chanteur Joel Ekelöf apporte à l’ensemble sensibilité et émotion sur les titres calmes et une rage tout en retenu sur les titres qui le nécessitent, il suffit d’écouter le mélancolique «Fortune», la superbe reprise de «Snuff» de Slipknot bien plus sombre (et supérieure) que l’originale et «Lotus», qui ferme magnifiquement cet album pour se rendre compte des capacités du bonhomme à nous embarquer à sa suite. Ajoutez à cela les solis aériens de Cody Lee Ford dont chaque intervention fait mouche (« Monarch », « Trials », «River», «Illusion», «Snuff»), la frappe si caractéristique de Martin Lopez soutenue par la basse claquante de Oleksii “zlatoyar” Kobel et vous obtenez un disque indispensable à tous fans de progressif.

Soen nous prend dans ses bras pendant près de quatre-vingt minutes de musique bouleversante et on s’abandonne totalement à l’écoute de cet Atlantis qui s’avère être une très bonne introduction à l’univers du groupe pour ceux que le metal progressif rebute et aux fans de Katatonia et Anathema ou encore Paradise Lost qui partagent avec Soen si ce n’est un style mais du moins une esthétique et une certaine recherche de la beauté dans la noirceur.

Formation du groupe

Cody Lee Ford: Guitares - Joel Ekelöf: Chant - Lars Åhlund: Guitares / Claviers - Martin Lopez: Batterie - Oleksii “zlatoyar” Kobel: Basse - Musiciens additionnels : Stefan Stenberg : basse - Joakim Simonsson : Double Basse - Karin Liljenberg : Piano et Orgue - Andreas Forsman : Violon 1 - Erik Holm : Violon 2 - Cecilia Linné : Viola - Johanna Börjesson : Violoncelle - Therése Börjesson : Chœurs

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