L'humeur des calorifères

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(4.25 sur 5) / Autoproduction
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Folk Rock

Quelle ne fut pas ma surprise à l’écoute de L’humeur des calorifères (1), d’apprendre que Thierry Clouette n’était autre que le bassiste du groupe canadien ‘Innerspace’ dont nous avons chroniqué la dernière production ‘Rise’ au mois d’octobre 2017 (https://progcritique.com/2017/10/innerspace-rise/). Ici pas de progressif (ou presque), l’album s’épanche dans un Folk/Rock plutôt traditionnel, un mixage entre le Malicorne français et folk des années 70 et le Beau Dommage québécois de la même époque, connu en France pour son tube ‘La complainte du phoque en Alaska’. Désolé les amis, mais je n’ai pas d’autres références comparatives à vous proposer, il y a bien longtemps, à tort d’ailleurs, que je ne suis plus l’actualité Folk de nos contrées, alors par delà l’océan n’en parlons pas ! Mais revenons à nos moutons, Saligaude est basé à Montréal et s’inspire du folklore québécois comme substance servant de base à la création des huit compositions qui forment « L’humeur des calorifères » . Tous les textes sont en français, les paroles et la musique sont à mettre à l’actif de Thierry Clouette, qui chante aussi sur l’ensemble des morceaux.

La définition du Larousse définie le nom Saligaude, emprunté par le groupe de Thierry Clouette, comme relevant d’une personne sale, malpropre qui agit d’une façon ignoble ou méprisable (Le féminin saligaude est d’ailleurs rare). Ne vous laissez pas induire en erreur par le nom pris par la formation de Thierry, bien au contraire les compositions et textes de chacune d’entre elles fleurent bon la rigueur et la netteté et ne laisse aucun doute quant aux nobles intentions du compositeur.

Ne sacrifiant en rien à l’art des refrains qui s’impreignent à chaque fois dans votre cerveau, les mélodies du groupe en regorgent, Saligaude les enrobent d’une instrumentation musclée et énergique présente du premier titre « Fort well » au dernier et splendide « L’heure Mauve » . Par ailleurs les musiciens et leurs instruments traditionnels (bouzouki irlandais, banjo, violon, accordéon, trompette, flûte irlandaise et alboka) insufflent aux mélodies une furieuse dose de spontanéité et d’énergie primaire, écoutez « Corps Mort » et « Eiffel Cul » pour apprécier. Des arrangements somptueux et enivrants pour les morceaux « L’humeur des calorifères » et « Chantal Sagittaire » redonnent certaines lumières et couleurs progressives bienveillantes aux deux mélodies, ce qui contentera tout amateur du genre.

Apres plusieurs écoutes, on reste captivé par les ambiances que distille Saligaude, qui en naviguant avec élégance entre les courants folk et parfois prog affiche une belle originalité !

(1) Calorifère est un terme quelque peu désuet, sauf au Québec, où il est encore utilisé couramment pour désigner une plinthe électrique ou un radiateur électrique. (Source Wikipédia)

Saligaude – L’humeur des calorifères – Fort well
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Formation du groupe

Thierry Clouette – bouzouki irlandais, banjo, voix --- Patricia Ho-Yi Wang – violon --- Antoine Pigeon-Bourque – accordéon --- Antoine Tardif – trompette --- Mathieu Royer – basse électrique --- Louis-Michel Tougas – batterie, voix --- Musicien.ne.s invité.e.s: François-Xavier Dueymes – flûte irlandaise (1) -- Maider Martineau – alboka (2,3) -- Louis-Vincent Perras, Antoine Malette, François Cogné, Martine Archambault et Isabelle Cadieux-Landreville – le chœur de l’Escalier (4) -- Antoine Malette – récitation de son poème « Nuit fraîche » (8)

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