RPWL - Crime Scene - Progcritique

Fondé il y a environ 25 ans pour jouer du Pink Floyd, les allemands de RPWL ont affiné leur propre style au cours des années et proposent en 2023 Crime Scene (tout un programme !). Il succède au Tales From Outer Space de 2019 qui avait fait l’objet d’une chronique élogieuse dans ces pages. RPWL, d’après les initiales des premiers contributeurs – Risettio, Postl, Wallner, Lang -, a évolué dans son line-up puisque seuls Yogi Lang et Kalle Wallner demeurent dans le quatuor actuel, ce qui n’est pas une raison suffisante pour changer la marque !

Sur la scène de crime, on trouve d’abord « Victime Of Desire », sombre et puissant avec ses riffs hard rock vintage. « Red Rose » apparaît beaucoup plus calme et serein grâce à la guitare acoustique et une très belle mélodie vocale. Si « Cold Spring Day In ‘22 » évoque un meurtre par son texte, la musique demeure légère, sinon gaie. Etrange contradiction ! Très belle chanson au final.

« Life In A Cage » avec sa boite à rythme, ses sonorités et son style lancinant, rappelle certains moments de Peter Gabriel, du côté de Biko. La basse véloce de Markus Grützner, la batterie précise de Marc Turiaux, et la guitare épidermique de Kalle Wallner lancent sur un mode féroce les 13’ de « King Of The World », avant un nouveau chant très mélodique de Yogi Lang, tout en délicatesse et douce mélancolie. Contrastes et changement de tempi, assurent le déroulement d’un morceau somme toute assez triste dans ses harmonies. Le thème final déclamé à la guitare est particulièrement réussi.

Le thème / riff qui apparaît dès le début de la pièce terminale, « Another Life Beyond Control », nous plonge dans le hard rock du siècle dernier, période Hendrix. On l’entendra à de nombreuses reprises dans des sonorités saturées à la basse, contrastant avec le chant plutôt aérien. Ce thème apparaît aussi parfois de façon beaucoup plus mélodique à la guitare.

C’est d’ailleurs tout le paradoxe et la réussite de ce nouvel album de RPWL qui vient étoffer une discographie déjà riche, que de s’inspirer de faits tragiques, mais mis en musique sans brutalité, avec un certain recul, préférant un traitement musical mesuré en faisant la part belle à un riche développement mélodique et harmonique, plutôt que cris et rage.