Four Inches

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(5 sur 5) / Autoproduction
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Rock Progressif

Un petit tour du côté de Rennes, la capitale de la Bretagne que j’ai eu le plaisir d’arpenter pendant 5 années d’études, ce qui m’a permis de découvrir l’art subtil en enthousiasment du rock progressif. Bon, c’était il y a bien longtemps … Plus récemment, j’ai découvert Pryzme au hasard des écoutes sur les sites spécialisés, et si le côté rennais m’a évidemment immédiatement interpellé, c’est bien la qualité musicale et mon appropriation immédiate de « Four Inches » qui vous vaut ces quelques lignes.

L’aventure musicale démarre en 2014 quand David Chollet et Dominique Blanchard, tous deux guitaristes et chanteurs, se lancent dans concerts et démos. Quelques années plus tard, Maxence Marmieysse et Gabrielle Duplenne les rejoignent pour tenir respectivement la basse et la batterie. Si vous aimez les belles mélodies et toutes sortes de guitares, sans omettre la richesse vocale et une rythmique et des harmonies très travaillées, c’est ici que ça se passe !

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« Fusion », après une intro un peu électro-pop, débouche sur un superbe moment où rythmique, guitare et vocaux donnent à entendre un passage aérien et délicatement harmonisé. Il se dégage une belle énergie de cette première piste qui donne indéniablement le ton de l’album. « Vision » est avant tout une pulsation à la guitare rythmique qui lance à grande vitesse un discours musical encore une fois plein d’énergie, qui me rappelle les débuts de Boston.

« After Wichita », ma piste préférée, avec son thème répétitif qui servira de fil rouge tout au long du morceau, à un côté jazz-rock / fusion d’excellente facture. Au passage, quelques harmonies amples font penser à des cuivres (y songer pour un prochain disque !). Le passage central, très new-age, avec son côté obsessionnel, vous imprime sans relâche le thème initial dans la tête. Un peu avant 5’, un moment assez intense rappelle le Pat Metheny Group, puis la piste se termine comme elle a commencé. Le mouvement perpétuel s’achève brutalement au milieu d’une phrase. Du grand art que cette piste !

Les transitions mode mineur / mode majeur de l’intro de « Nothing To Say » font toujours leur petit effet, avant de lancer un rock plus traditionnel. « Pretty Princess » débute par 2 minutes de sonorités à nouveau new-age me faisant penser à certaines intro de Pat Metheny, avant de lancer un tempo rapide et bien rythmé, un peu jazz-rock, qui finit par déboucher sur un passage à la guitare qui égrène ses accords lents entrecoupé de roulement de cymbale. Là encore cela évoque Metheny.

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Quelques sons électros et une nouvelle très belle mélodie, « The Ride Of Your Life » passe d’une première partie plutôt pop-rock, à un intermède instrumental plus rapide ou basse et guitare électriques dialoguent d’abord avec légèreté, puis plus bruyamment sous les puissants riffs de guitare. La fin se reconnecte avec la mélodie du début, sur une belle polyphonie vocale.

Une minute de crescendo et « Morning Song » renoue avec le style hard rock mélodique. L’album se termine par les quasi 14’ de la piste-titre, « Four Inches », qui démontre une fois de plus tout le talent musical du quatuor. On passe du heavy prog à la calme ballade acoustique, puis au blues rock enlevé, au métal, avant un retour au thème et sonorités du début. Vers 4’15 un petit intermède en duo voix et guitare rappelle un passage d’un certain « Cinema Show » de 1973, dans la même tonalité de surcroit.

J’avoue que Pryzme et son « Four Inches » m’ont bluffé : une vraie science de l’écriture qui mélange savamment blues, jazz-rock, heavy et d’autres dans un cadre progressif. D’ailleurs il est intéressant de noter que le groupe se réclame de références telles que Yes, Steven Wilson, Pink Floyd, Sting, Pat Metheny (tiens, tiens) et même les Who. Les vocaux sont excellents et les mélodies évoluent au-dessus de parties instrumentales volontiers complexes et parfaitement réalisées. Pas de temps morts, un sans faute, un enthousiasme communicatif, bref un superbe album, qui en appelle d’autres !

Formation du groupe

David Chollet : Guitares, Chant - Dominique Blanchard : Guitares, Chant - Maxence Marmieysse : Basse, Chant - Gabrielle Duplenne : Batterie, Chant

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