P.F.M. (Premiata Forneria Marconi) - I Dreamed of Electric Sheep

On ne présente plus Premiata Forneria Marconi (PFM), ce groupe italien qui existe depuis le début des années 70 produit en ce mois d’octobre « I Dreamed of Electric Sheep » (inspiré du livre de Philip K. Dick). Un combo que j’ai découvert en 1974 avec l’excellent ‘The World Became the World’. Un contrat avec le label InsideOut Music en juillet 2017 a relancé le groupe avec un album intitulé ‘Emotional Tattoos’. « I Dreamed of Electric Sheep » se présente en deux versions chantées, l’une en anglais, l’autre en italien.

Ce groupe ne cesse de nous surprendre, malgré son incroyable longévité, avec une inspiration toujours débordante profondément ancrée dans un rock progressif que l’on pourrait décrire de conventionnel, mais néanmoins de temps à autres s’éclipsent ses influences premières pour partir vers des orientations et paysages musicaux plus inattendus et atypiques. Pour ce nouvel album l’on retrouve en invités des musiciens de renom : Ian Andreson (Flute), Steve Hackett (Guitare), Flavio Premoli (Mini Moog) et Luca Zabbini (Orgue Hammond, Piano, Mini Moog).

L’album démarre avec « Worlds Beyond », une intro moderne et classique à la fois où se rencontrent orchestration symphonique et accords de guitare vibrants, saupoudrées de breaks accompagnés d’une basse bouillonnante et claviers virevoltants, dans le style d’ELP. La deuxième plage, « Adrenaline Oasis », débute sur un piano et une voix légèrement brumeuse donnant le ton à cette pièce langoureuse. Le rythme s’accélère en son milieu avec une belle progression dans les arrangements, jusqu’à l’entrée en piste de la guitare en solitaire pour une intervention vive et rafraîchissante.

Il pourrait représenter à lui seul l’essence musicale de PFM, « Let Go » est une piste avec une touche Prog/pop/rock appuyée, rappelant les mélodies développées par la formation dans les années 70. Autant le dire de suite, ce morceau comblera les amateurs, dont je fais partie, de mélodies aériennes et accessibles dans un registre proche de Procol harum ou des Moody Blues, alliant finesse et envolées lyriques. L’intro de « If I Had Wings », me rappelle Le Porcupine Tree de Steven Wilson, cette ballade musclée commence simplement et se développe en une mélodie romantique avec un refrain enivrant soutenu par le piano. Un « Electric Sheep » où se côtoient les influences de Genesis et les lignes de basse jazzy et mélodiques, c’est un morceau vraiment fun passant fréquemment de parties très douces à des percées instrumentales plus violentes.

« Kindred Souls » installe sa mélodie dans une atmosphère étrange mais séduisante, elle s’appuie principalement sur des claviers fortement phrasés, un refrain obsédant et des harmonies vocales très agréables à mes oreilles. S’ajoute à cela les interventions de Ian Anderson (Jetrhro Tull), à la flute, qui apportent une touche dynamique plus large à la composition. Tout cela se termine avec « Transhumance » et « Transhumance Jam » qui fixent chacune une accumulation instrumentale incroyable, et l’on se retrouve immergé dans une solution où le prog et le jazz-rock s’unissent dans un paroxysme échevelé souligné par une rythmique puissante.

Où je les trouve le moins inspiré c’est dans les rocks plus abrupts comme, « City Life » et « Daily Heroes », question de goût, me direz-vous….

Comme à leur habitude PFM délivre avec « I Dreamed of Electric Sheep » un album équilibré, toujours de bon goût avec une musicalité forte et jamais tape-à-l’œil. Si leur évolution d’un album à l’autre est en dents de scie, PFM arrive avec ce dernier opus à positionner celui-ci en haut de l’échelle !

Formation du groupe

Franz Di Cioccio : Chant principal, Batterie - Patrick Djivas : Basse, Claviers - Marco Sfogli : Guitare électrique et acoustique - Lucio Fabbri : Violon, Alto - Alessandro Scaglione : Claviers, Piano - Alberto Bravin : claviers, guitare acoustique, chœurs - Choeurs : Alberto Bravin, Lucio Fabbri, Alessandro Scaglione, Marco Sfogli --- Invités spéciaux: Ian Andreson : Flûte - Steve Hackett : Guitare électrique - Flavio Premoli : Mini Moog - Luca Zabbini - Orgue Hammond, Piano, Mini Moog

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