The Unseen

Par

(4.3 sur 5) / Pelagic Records
Categories
Métal Progressif Rock Progressif

Faut pas dé-Kloner.

Déjà le dixième album pour le groupe français Klone. Je dois avouer que je n’avais pas réussi à adhérer au précédent, ‘Meanwhile’, qui m’avait semblé un peu trop monolithique, et certainement moins en adéquation avec mes goûts musicaux. Pour la peine, je trouve que ce nouveau disque, ‘The Unseen’, possède beaucoup plus de caractère, chaque titre affirmant sa propre identité en parvenant à accrocher l’oreille, rappelant en cela leur succès de 2019 : ‘Le Grand Voyage’. Ceci est plutôt inattendu puisque ‘The Unseen’ est en quelque sorte un disque “de commande” pour lequel le groupe est allé puiser dans d’anciennes compositions pour honorer son contrat avec Pelagic Records. Musicalement, Klone s’inscrit dans un style Rock et Metal Progressif en équilibre entre atmosphérique et rentre-dedans qui n’est pas sans rappeler quelques aspects du Grunge Rock. Justement, c’est après plusieurs écoutes que j’ai trouvé une similitude entre les titres de cet album et certains aspects du groupe Stone Temple Pilots, formation majeure de la scène Grunge. Ceci est en particulier vrai sur l’approche mélodique et les accords enrichis, ainsi que le timbre et la manière de chanter de Yann Ligner, rappelant le regretté Scott Weiland.

Illustration parfaite, le titre d’ouverture “Interlaced” reprend à sa solde la lourdeur sombre des groupes à la Alice In Chains, pour venir ensuite pousser la voix vers la saturation sur les refrains. Le pont prend la forme d’une accalmie qui permet d’apprécier le travail de basse d’Enzo Alfano, avant de lancer un inattendu et magnifique solo de saxophone signé Matthieu Metzger. Indéniablement, un des morceaux les plus réussis du disque.

image

C’est à nouveau la basse, impeccable, qui imprime le thème de “The Unseen” accompagnée par une guitare arpégée sur deux accords. La dernière partie du titre se durcit pour finir en climax voix et instruments à bloc, avec en bonus le retour du saxophone.

Magnetic”, quant à lui, est centré sur l’aspect percussions, presque tribal, accompagné par une guitare très sobre qui pourrait presque faire songer à Led Zeppelin par endroits.

Single en puissance, “After the Sun” a tout pour accrocher l’auditeur : un accompagnement de guitare tout en douceur, une basse galopante, quelques touches de claviers, un chant dont la mélodie reste logée dans un coin de la tête…

Changement de tempo et chant qui donne le tournis sont au programme de “Desire Line”. On y trouve aussi un riff de guitare très Soundgarden-like, ce qui ajoute un bon point pour Klone.

Dernier morceau de format “court” (autour des 5 minutes), “Slow Down” ne dépareille pas, la sobriété du son et la clarté de chacun des instruments est encore une réussite. Il laisse la place au morceau final qui s’étale sur plus de 12 minutes et vient un peu rompre la dynamique de l’album. “Spring” contient néanmoins un excellent accompagnement sur une rythmique impaire, et les intonations à la AIC/STP sont toujours là. Le titre monte en intensité pour stopper abruptement et laisser place, pour finir, à une phase beaucoup plus Ambiant.

Un des privilèges de l’expérience en matière musicale est la capacité à jouer avec l’espace, d’accorder presque autant d’importance aux sons qu’aux silences. En ce sens, Klone n’hésite pas sur ‘The Unseen’ à aérer son univers sonore pour mieux en faire ressortir la beauté de l’essentiel, à commencer par le chant prenant de Yann Ligner. Ce disque, servi par un magnifique Artwork, est une belle réussite qui vous fera voyager sans avoir à faire ses valises.

Formation du groupe

Yann Ligner : Voix - Guillaume Bernard : Guitares - Matthieu Metzger : Claviers, Saxophone ( Aldrick Guadagnino : Guitares - Enzo Alfano : Basse - Morgan Berthet : Batterie - Jean-Etienne Maillard: Basse - Florent Marcadet: Batterie

🌍 Visiter le site de Klone →

Partager cette critique

👇 Recommandé pour vous

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *