
Titres
- Eniania (Keepers of the Midnight Harvest)
- Open Wings
- The Old Man and the Butterfly
- No Man's Land
- Who's to Decide?
- Queen of Wishes
C’est toujours avec un a priori très favorable que j’aborde les nouvelles sorties du label Bad Elephant Music, la bonne surprise musicale étant bien souvent au rendez-vous ! Cette fois ci, il s’agit de Ciccada, un groupe d’Athènes – ma première chronique d’un groupe grec net et probablement le seul groupe représentant l’Attique et les régions voisines de ma discothèque… Sept musiciens, l’emploi d’un grand nombre de claviers et d’un pupitre de bois inhabituellement riche, un duo vocal féminin, a priori on ne devrait pas s’ennuyer !
Laissons-là les a priori et essayons de nous forger quelques certitudes. Groupe formé en 2005, un premier album en 2010, et un troisième, « Harvest » 11 ans plus tard qui débute par un délicat « Eniania » (du nom de cette région de la Grèce antique sauf erreur) qui nous plonge dans des sonorités sinon antiques du moins médiévales, avec une superbe vocalise polyphonique et modale (Eniania) répétée comme une incantation pendant 2’30. Alors que vous vous êtes bien imprégnés du thème, la musique accélère soudain et laisse place à d’intéressants développements instrumentaux, pour une sorte de jazz-folk assez débridé.
Le ton pastoral et dansant est également très présent dans « Open Wings », un folk tune parfait avec voix féminines et volutes de flûtes et de sax. « The Old Man And The Butterfly » offre quelques réminiscences d’I Talk To The Wind, quoique que plus rapide que son ainé, et entrecoupé d’accélérations, mais le son est là ! Ce son venu du siècle précédent, on le retrouve dans l’excellent « No Man’s Land », ses variations de rythmes et d’accentuations, et toujours ce superbe chant aérien survolant les masses sonores.
« Who’s To Decide » me fait clairement penser à Gentle Giant, polyharmonie et polyrythmie sont à la fête. Sixième et dernière piste, « Queen Of Whishes » et ses près de 13’ résume tout l’art musical du groupe. On démarre par un superbe choral aux bois/sax, bientôt rejoints par la section rythmique et la guitare acoustique. Débute alors un hymne vocal de style assez héroïque, mais qui laisse vite place à un passage lent acoustique entrecoupé de fulgurances à l’orgue. Vers 5’, la musique s’apaise nettement et laisse place à un moment rêveur à la guitare à 12 cordes, si je ne m’abuse. Et puis vers 8’20, bref retour du choral introductif et on aborde la dernière partie parfaitement débridée. A la toute fin on passe soudainement en mode pastoral sur un ultime trait vocal.
Caractéristique de Ciccada, le mix acoustique / électrique et moderne / ancien est somptueux ! Que dire de l’utilisation de lignes mélodiques modales (caractéristiques de nombreux folklores) sophistiquées et très chantantes ? A l’écoute de « Harvest » on pense bien sûr à Gentle Giant, Jethro Tull, Renaissance, King Crimson, …c’est dire la richesse musicale que déploie Ciccada !
Formation du groupe
Dimi Spela: chant - Evangelia Kozoni: voix - Yorgos Mouhos: guitares acoustiques 6 et 12 cordes, guitare électrique, chant - Nicolas Nikolopoulos: flûte, clarinette, saxophones ténor et baryton, flûte à bec, piano, piano électrique, orgue, mellotron, synthétiseurs, clavecin, Clavinet, glockenspiel, chœurs - Marietta Tsakmakli: saxophones soprano, alto et baryton, chœurs - Aggelos Malisovas: basses frettées et fretless - Yiannis Iliakis: batterie, percussions, chœurs
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