Quelques mois à peine après la sortie de The Lost One que j’avais beaucoup apprécié, Chris Engels sort un nouvel album studio sobrement intitulé C4 (*). Les amateurs de prog et d’automobile seraient enclins à y voir une référence à la Citroën éponyme, mais il semble plus probable qu’il faille y voir un raccourci pour CEN-ProjekT, opus 4.
On retrouve sur C4 les éléments et références musicales présents sur The Lost One : Pink Floyd, Rick Miller, RPWL, par exemple. Par ailleurs le concept de poèmes mis en musique est ici intégralement repris. « Peace Restored » d’après James Shirley est une excellente entame, mélodique et entrainante à souhait. On appréciera l’usage d’instruments acoustiques et une atmosphère un tantinet médiévale. « Arrival In The Land Of Freedom » (Harriet Beecher Stowe) adopte un mouvement de valse mi-rapide, avant un break d’ambiance folklorique, puis une reprise du thème principal. « Memory » met en musique le très beau texte de Joseph Sheridan Le Fanu à l’aide d’une balade calme et lumineuse.
C’est à Maurice Maeterlinck que l’on doit « Stagnant Hours » qui se décline ici en une balade acoustique assez floydienne. « Bedouin Song » titré d’après Bayard Taylor, est la pièce la plus ambitieuse de l’album – poème que l’on trouve également sous le titre plus explicite Bedouin Love Song. Le thème d’intro répétitif et le jeu de la flûte donnent un côté un peu mystérieux à la musique. Un mid-tempo et une mesure ternaire renforcent le côté rêveur et mélancolique de ce très beau morceau.
La « Princess » de Walter James Turner, au vu du texte, n’est pas celle des contes de fées …
‘A Princess pale and cold as mountain snow,
In cool, dark chambers sheltered from the sun‘
Au bout du compte une très jolie balade dans les tons clair-obscur.
« The Two Friends » (Charles Godfrey Leland) est un autre beau moment de poésie mélancolique évoquant le souvenir des deux disparus réduits à l’état de fantômes. Musique plus rythmée avec quelques accents country (au banjo notamment) pour « The Hills of Sewanee » (George Marion McClellan), eh oui nous sommes ici dans les Unaka Range, chaîne de montagnes du Tennessee. L’album se termine par « Solitude » d’après Alexander Pope, âgé alors de … 12 ans lorsqu’il écrit cette Ode to Solitude ! Une nouvelle fois la voix de Chris accompagnée par des arpèges rapides au piano fait le job.
Avec ce nouvel album, on se laisse volontiers bercer par la musique qui ornemente ces très beaux textes. Textes que Chris Engels avec sa voix suave, se garde bien d’enflammer ou d’accentuer inutilement. Par rapport à The Lost One, on notera une utilisation nettement accrue d’instruments acoustiques. Le résultat est très fluide et très aérien. Voilà à nouveau une très belle réussite !
(*) Je découvre aussi que 2 autres albums One et The Wind, sont disponibles depuis le mois de mai sur les plateformes habituelles.
Formation du groupe
Chris Engels : chant, guitares, claviers - Wolfgang Kropf : basse
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Quel beau disque !
Quel talent !
Quelle voix !
Quelle construction musicale !