Septième album, « Hope », pour le groupe polonais Amarok en pleine mutation. Les deux nouveaux membres, Konrad Zielinski (batterie) et Kornel Poplawski (multi-instrumentiste), semblent amener leur patte et fonder une phase durable dans la vie du groupe.
La globalité de l’album me fait vraiment penser à l’esprit des albums de BlackField (particulièrement vrai pour le morceau « Don’t Surrender »). Il y a parfois un petit côté métal, s’éloignant un peu du pur rock progressif, comme sur « Hope Is », avec un super son de clavier qui vient adoucir un vif démarrage. Le chant de Marta Wojtas apportant une ambiance un peu noire, inquiétante. Je retrouve quelques atmosphères crimsoniennes de la génération Adrian Belew. Le must est certainement ce très joli silence faisant place au solo de guitare et à toute une séquence enjouée jusqu’à la fin du morceau.
Une belle mise en condition pour « Insomnia » avec une intro guitare qui se noie dans le chant. On peut effectivement s’imaginer au milieu de la nuit, insomniaque, avec une musique qui ne nous arrachera pas les oreilles. Pourtant, cela monte progressivement amenant une bonne intensité. L’accompagnement de la basse n’a pas été sans me faire penser à Royal Blood.
Sur « Welcome » nous avons droit à une ouverture rappelant les épopées mongoles ou nature et chant traditionnel, jusqu’au démarrage d’une séquence bien plus pesante. Le chant type couplet se pose dans le même esprit que le rythme. Les voix sont doublées. Une série de breaks font l’objet d’un pont, avec une Lap Steel Guitar, ceci jusqu’à la reprise du chant qui nous emmènera jusqu’au final.
Une mise en jambes très calme pour « Queen », climat crimsonien de nouveau (de mon point de vue), jusqu’à l’entrée d’une batterie très lourde avec une petite phase d’intensité assez courte revenant sur l’ambiance du début (caisse claire sans timbre). Retour du rythme pesant avec plus de fioriture et enchainement sur un solo de violon amenant une couleur différente des plages précédentes. Le morceau finit en se décomposant sur le thème musical initial.
« Trail » affiche, peut-être, le côté le plus rock progressif de l’album, du fait des changements de thèmes entre début et fin du morceau. En intro il met en avant, clavier, batterie et la « bombe » (grosse caisse sur tous les temps). Nous plongeons ensuite dans des sons plus percussifs, pas mal d’électronique, le chant se posant sur cet ensemble qui s’avère pas du tout désagréable. La guitare prend la suite amenant son lot d’intensité, on se dit que cela va continuer comme cela, et bien pas du tout. Franche transition où Le trail se complexifie, cela s’énerve, cela syncope de manière très sympathique jusqu’au final.
Pour le côté ‘tube’, si, si, on pourrait imaginer « Stay Human » passer à une radio grand public. L’instrumental « Perfect Run » file à toute vitesse sans jamais ralentir vers des sommets pulsatifs. Quelques passages de musique traditionnelle influent des titres comme, « Simple Pleasure » ou encore « Dolina », ces deux derniers morceaux concluant l’album de manière très tranquille.
Finalement, un album solide digne d’intérêt, avec des clins d’œil de bon goût au passé tout en conservant le style propre à Amarok. Tous ceux qui recherchent un album à la fois intemporel et actuel, avec une bonne technicité progressive, apprécieront « Hope ».
Formation du groupe
Kornel Popławski : Chant, Basse, Violon, Clavier - Michał Wojtas : Basse, chœurs, Guitare électrique, Guitare « Lap Steel », Claviers, Percussions, Programmation - Konrad Zieliński : Batterie - Marta Wojtas : Chant, Percussions, Gong