Particles Of The Infinite

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(4.5 sur 5)
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Rock Progressif

Alex Anthony Faide est un guitariste d’origine argentine, désormais basé à Seattle. D’après ce que je lis, il a une longue expérience de musicien, d’arrangeur et de producteur. Adoubé par Robert Fripp himself (*), il se décide enfin à sortir un album, inspiré de la musique de deux morceaux de King Crimson : « Fracture » (sur Starless and Bible Black) et « Lark’s Tongues in Aspic ». Voilà en quelques mots sur ce qui me semble utile de savoir avant de démarrer l’écoute de ce fabuleux Particles Of The Infinite. Un point supplémentaire cependant, 3 batteurs se partagent le travail tout au long de cette grande suite musicale en 9 parties distinctes.

Dès la « Pt.1 » on comprend effectivement les références données ci-dessus. Un thème de basse inquiétant, quelques volutes de guitare volubile, et au milieu le son s’amplifie sur un rythme joliment syncopé. « Pt. 2 » reste dans la même veine, avec une rythmique lourde et toujours cette guitare qui brode sans cesse et à toute allure autour des lignes mélodiques. Excellent ! Après le sentiment d’urgence qui se dégage des 2 premières parties, « Pt. 3 » fait dans le mouvement de danse très répétitif : mode majeur, passages en 3+3+2 (cher à Piazolla), mélodie entrainante au possible. Bref, ça swingue !

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« Pt. IV » est tout en contraste entre passages violents, quasi agressifs, et réminiscences de la danse de la piste précédente. Je prends « Pt. V » comme un hommage aux guitaristes virtuoses du hard rock. Musique plutôt mélodique et harmonieuse et un jeu de guitare qui se rapproche de la vitesse de la lumière ! Après 7 minutes de ce feu d’artifice, une deuxième partie éthérée et cosmique se met en place : à tous les coups nous avons franchi l’horizon des évènements d’un trou noir, et nous sommes de l’« autre côté » ! Plus de retour en arrière possible … « Part VI » prolonge ce voyage hors du temps avec un balancement lent (on retrouve à nouveau le 3+3+2).

Retour au chaos sonore dans une « Part VII » à nouveau très hard rock costaud. Le contraste est saisissant avec l’intro de « Party VIII » est son thème de guitare très mélodique (Frippien ?) et joliment syncopé (eh oui, en 3+3+2). Quelques riffs rageurs s’intercalent dans cette piste qui me rappelle un peu mélodiquement « Lark’s Tongues in Aspic, Part 2 ». Guitares et basse peuplent seules une « Part IX » d’une délicatesse rêveuse dont je vous laisse cette fois le soin de découvrir et d’apprécier les rythmes inégaux.

Avant de conclure, un petit mot sur le graphisme de la pochette réalisé en son temps (1617) par un certain Robert Fludd, fils d’un trésorier de guerre pour l’armée de sa gracieuse majesté Elisabeth 1ere d’Angleterre, et quant à lui médecin, physicien et rosicrucien.

Pour en revenir à Particles Of The Infinite (**), pas de synthés opulents ici, c’est la guitare qui assure la base mélodique et harmonique, et de quelle manière ! N’étant ni guitariste, ni connaisseur fin de l’œuvre crimsonienne / Fripienne, je laisse le soin aux spécialistes de décortiquer la technique du jeu d’Alex Anthony Faide et d’y retrouver les références musicales adéquates. Ce que je peux dire en revanche c’est que la virtuosité incontestable du guitariste est au service d’une musicalité de tous les instants, sans parler des qualités d’écriture déployées dans cette fresque d’une énergie peu commune. Surprenant !

(*) “Alex Anthony Faide plays my guitar parts better than I do“ – Robert Fripp (King Crimson)

(**)

Formation du groupe

Alex Anthony Faide: Guitare électrique et basse Batteurs : Matt Chamberlain (Pt. I & VI) Pat Mastelotto (Pt. II) Alessandro Inolti (Pt.III, IV, V, VII & VIII)

🌍 Visiter le site de Alex Anthony Faide →

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Par VOYAGER X

4 sur 5

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