Freya - Artic Jam

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(4.5 sur 5) / Cherry Red Records
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Jazz fusion Jazz-Rock Rock Progressif

Djabe & Steve Hackett, ou quand le maître anglais de la guitare que l’on ne présente plus rencontre le jazz-world-fusion à la mode hongroise ! Le collectif Djabe, formé dans les années 90 et très connu en Europe centrale, l’est sans doute moins chez nous, encore que nombre d’amateurs éclairés du rock progressif sont aussi de grands connaisseurs du jazz-rock. Quoi qu’il en soit et sauf erreur de ma part, c’est vers 2012 que l’on voit apparaître le guitariste de Genesis dans la discographie déjà abondante du groupe. Et en 2017 il passe du générique au titre pour un premier album qui nous fait voyager en Sardaigne. Retour sur l’île de Méditerranée en 2020, et nous voici maintenant dans le Grand Nord avec ce nouvel album, Freya – Artic Jam, qui nous met dans les pas de la célèbre déesse nordique.

On peut sans doute faire ici un certain parallèle avec la participation de Phil Collins dans la 2ème moitié des seventies au très original groupe anglais de jazz-rock Brand X, d’autant que ces deux expériences musicales n’ont pas grand chose à avoir avec la musique de Genesis ou celle que ces deux musiciens produiront dans leurs immenses carrières solo respectives.

Le titre de l’entame, « In The Silence », annonce la couleur ou plutôt un noir et blanc qui caractérise les paysages enneigés. C’est d’abord la basse chantante de Tamás Barabás qui survole le paysage, amenant dans le développement musical un piano cristallin, puis viennent ensuite guitares jazzy et cuivres. « Freya » est un morceau alerte, mélodique, très West Coast dans son approche et notamment ses vocaux et quelques beaux passages à la trompette. « Stone Age Tea » laisse beaucoup de place au bugle et à la trompette qui déroulent leur ample mélodie, avant un final nerveux.

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« Whispers Of The Woods » nous offre une ambiance plus atmosphérique, du moins hors de ce qui fait office de refrain, plus rythmé et volontaire. Les deux guitaristes tissent avec brio leurs lignes au-dessus de l’ostinato de la rythmique. Place au contemplatif « Sliding Trees » et ses quasis 10’. La base musicale est également ici traitée en ostinato, sorte de paysage sonore immuable, tandis que les solistes évoquent le mouvement à travers le paysage en élaborant toutes sortent de lignes mélodiques à la guitare, à la basse ou même à l’harmonica (Steve à plusieurs cordes à son arc !).

Changement d’ambiance pour « The Lost Ship » avec sa basse funky et sa batterie nerveuse. C’est que le bateau va vite ! Après cette grosse accélération, place à un final plus contemplatif, encore que le titre « A Storm Is Brewin » laisse présager de sombres horizons. Mais enfin la tempête n’est pas là et on profite d’une musique ample et calme. Au milieu un piano dans l’aigu amène quelques gouttes de pluie. Un dernier solo de Steve Hackett et puis le chant plaintif de la trompette nous amènent au terme du voyage.

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Définitivement ancré dans un jazz-rock-fusion moderne, Djabe et ses excellents musiciens profitent sur Freya-Arctic Jam d’un Steve Hackett qui se fond admirablement dans cette profusion sonore impeccablement produite et réalisée. L’attelage fonctionne à merveille et on tient là une sorte de Pat Metheny Group, mais à l’européenne !

Formation du groupe

Tamás Barabás : basse, chant, guitare - Attila Égerházi : guitare, chant, percussions - Péter Kaszás : chant, batterie - Áron Koós-Hutás : bugle, trompette - Zoltán Bubenyák : claviers, Et : Steve Hackett : guitare, chant, harmonica

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