Pindaric Flights

Par

(4.5 sur 5) / MaRaCash Records
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Rock Progressif

Premier album pour Deception Store qui porte le curieux nom de Pindaric Flights faisant référence à l’ode pindarique, initié par Pindare un lyriste grec du Ve siècle AV J.C. (Je vous renvoie pour plus de détail sur le site de EspaceFrancais.com). Deception Store est un projet italien de soft, prog-rock psychédélique mis sur pied par Marco Pantozzi, chanteur et compositeur. Onze titres chantés en anglais et un en italien pour illustrer ce Pindaric Flights qui de nos jours, je cite Marco : ’A généralement pris le sens de l’envolée du fantasme, du rêve avec les yeux ouverts’.     

Prêts à embarquer ? C’est parti pour douze vols servant de fil conducteur à un album léger et aéré, presque estival, qui est tout simplement un plaisir à écouter. Pindaric Flights nous conduit tranquillement vers des horizons musicaux qui nous laisserons entrevoir de belles couleurs même par temps maussade, de la rêverie à revendre, la seule arme puissante contre la morosité ambiante.

Dès l’ouverture de « Lifetime », sa guitare électrique, son piano et le chant de Marco, une ambiance douce se dégage. On a la sensation de se retrouver dans une atmosphère créée de toute pièce par Roger Waters, et le solo en fin de piste confirmera cette impression. Les puristes du prog seront ravis par la deuxième plage au style proche de Genesis, « I Do It My Way » affiche des sons de claviers vintage ajoutant une touche de nostalgie à l’ensemble, mais bousculé quelque peu par le chant teinté de funk de Roberta Staccueddu en fin de composition. On ne change pas une formule qui gagne, « One More Time » poursuit, ce qui était en quelque sorte à prévoir d’après ce que nous avons entendu précédemment, dans un registre mid-tempo, le chant de Marco prenant une dimension plus théâtrale appuyée en cela par les claviers de Joe Chiericat.

Il y a tout de même quelques turbulences engendrées par une incursion, de courte durée, réussie dans les contrées d’un rock n’roll plus basique avec « Rock-Star (Meteorite) » et c’est reparti dans un soft prog « New Bad Day » soyeux, charmeur, aux chœurs et harmonies vocales exceptionnelles, colorié de synthés aux sonorités rétro et celles de la six cordes électriques de Stefano Nicli. Notre envol se poursuit en vue du titre éponyme, mais là pas d’escale notre pérégrination continue, la mélodie est en approche pour plus de sept minutes de bonne musique. ‘Pindaric Flights’ démarre sur une guitare acoustique un chant et une ambiance à la Crosby, Stills & Nash (Mauro Lazzaretto aux chœurs). Superbe introduction velouteuse qui s’interrompt brutalement à 2:40 min, pour basculer sur une version plus marquée prog, lunatique et moderne, avec une section rythmique implacable et lancinante (Thomas Ebner, batterie et Teo Ederl, basse) et enfin se fondre dans une mélodie erratique illuminée par un refrain angélique. Une formule à tiroirs plus qu’éprouvée dans le monde prog et qui ici fonctionne à merveille !

De nouveaux horizons s’ouvrent à nous, écarquillons bien les yeux, voici ce nouveau monde, « A New World » est un rock plus simple avec un jeu de piano agréable, et je ne puis m’empêcher de penser à Léonard Cohen à l’écoute de celui-ci, à la fois dans la structure de la composition, mais aussi dans l’intonation et le phrasé de Marco poignant émotionnellement !

En revanche quelques décrochages perturbent notre vol, « Timeline » contient des thèmes intéressants et un solo de guitare percutant, mais est peut-être un peu trop chargé, pour tout dire j’accroche moins, « Distant Lover » malgré certaines accointances marquées avec Steely Dan est un peu fade. Nous reprenons de la hauteur et rectifions le cap avec la ballade sentimentale « Close Your Eyes », qui permet au groupe de s’étirer un peu plus sur une musique planante très agréable. Un court intermède pianistique « Free » va nous permettre d’amorcer notre descente en douceur sur un « E Immagino Se » chanté en italien, un prog carré, bien ficelé et joué à la perfection, rien à dire.

Atterrissage réussie, à une ou deux exceptions près, Deception Store affiche un bilan plus que positif, l’opus regorge d’harmonies et de mélodies remarquables. Les compositions sont diverses et éclectiques avec une variété d’échanges instrumentaux inventifs, des recettes éprouvées pour satisfaire les aficionados de prog et surtout de bonne musique !

 

Formation du groupe

Marco Pantozzi : Chant - Joe Chiericati : Claviers, piano - Stefano Nicli : Guitare - Teo Ederle : Basse - Thomas Ebner : Batterie - Mauro Lazzaretto : Choeurs - Roberta Staccueddu : Chant, pistes 2 et 12

🌍 Visiter le site de Deception Store →

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4 sur 5

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