Karcius - The Fold - Progcritique

Je fais mon mea-culpa, je ne connaissais pas le groupe montréalais KARCIUS qui a pourtant publié à ce jour quatre albums, que je me ferais d’ailleurs un plaisir de me procurer pour parfaire sa découverte. KARCIUS et donc de retour avec un cinquième opus intitulé « The Fold » qui est sorti le 18 août 2018. L’album est un concept qui raconte ‘la perte de repères dans la réalité, une forme de démence à travers nos perceptions’. Le combo est actuellement en France, puisqu’il se produisait ce samedi au Festival Crescendo à Saint-Palais-Sur-Mer. KARCIUS évolue en quatuor, la formation comprend, Sebastien Cloutier ; Claviers, Sylvain Auclair : Basse, Chant – Thomas Brodeur : Batterie et Simon L’Espérance : Guitares.

Six titres composent « The Fold » , d’une durée s’étalant de 5 :55 pour le plus court à 10 :04 pour le plus long. Pour les références musicales l’on pense bien entendu à Porcupine Tree mais pas seulement, puisque au fil de l’écoute l’on découvre des clins d’œil appuyés vers des groupes comme Pallas, Flower kings, Unitopia et parfois même le Pink Floyd. Je dois dire que je suis fortement impressionné par la performance réalisée ici, et au-delà des influences susmentionnées, KARCIUS trouve un chemin musical bien à lui.

Ce qui est intéressant dans « The Fold », c’est l’intérêt qui ne faiblit pas au fur et mesure de l’écoute. Le premier titre « Absence of Light » du haut de ses plus de dix minutes nous propose un rock progressif à la fois mélodique et puissant, sans jamais tomber dans la facilité, il aligne en intro passages aériens façon Floyd, les claviers veloutés de Sebastien et le chant bien posé de Sylvain, un véritable travail d’orfèvre. Léger bémol pour le suivant « Something » qui s’avère à son écoute bien plus classique et légèrement en dedans, mais sauvé in extremis par les solos de guitares courts mais bien agencés. Une bonnes surprise avec « Hardwired » qui développe sa mélopée sur une rythmique soutenue et nous ramène au prog des années 70 façon Manfred Man, Simon le guitariste se fend d’un final déchirant. La magie continue avec « Goodbye » tout en finesse et parsemé de sonorités nouvelles, un titre particulièrement travaillé créant un paysage sonore à plusieurs dimensions où s’entremêlement autour des racines d’un rock progressif élaboré les mélodies baroques et les passages intimistes. Il se dévoile petit à petit ce « Burning My Dreams » délicat et fin, puis se découvre sous les coups de boutoir de Thomas qui pose les fondations d’une mélodie progressive aux connotations folk. Pour le titre éponyme « The Fold », le quatuor sait aussi faire parler la poudre, avec une alternance bien ordonnée de passages violents et de breaks doux et apaisants.